La défense antiaérienne de l’armée syrienne est entrée en action le dimanche 2 juin contre des « missiles ennemis » tirés depuis Israël en direction de « positions » au sud-ouest de Damas, ont indiqué des sources militaires. L’armée israélienne a rapidement confirmé cette action.
Ce dimanche 2 juin à l’aube, « des cibles aériennes ennemies sont arrivées depuis le Golan occupé » par Israël, a rapporté l’agence officielle Sana citant une source militaire. « Nos défenses aériennes les ont bloquées et ont abattu ces missiles ennemis qui visaient nos positions » au sud-ouest de Damas, souligne encore cette source. De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) évoque dix morts, dont des combattants étrangers lors de ces frappes qui ont touché, dans la région de Kesswa, « des entrepôts et des positions » où sont stationnées forces syriennes, forces iraniennes et des combattants du mouvement libanais du Hezbollah, alliés de Damas. Situé au sud-ouest de la capitale, ce secteur a déjà été visé à plusieurs reprises par le passé.
Pour Israël, la Syrie ne doit pas devenir la tête de pont de Téhéran
Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, Israël a mené plusieurs raids contre le pouvoir de Bachar el-Assad mais aussi ses alliés indéfectibles, l’Iran et le Hezbollah, de grands ennemis de l’État hébreu. Les dernières frappes imputées à Israël en Syrie remontent au 17 mai 2019. La défense antiaérienne syrienne était déjà entrée en action pour intercepter des « cibles ennemies » visant le sud syrien. L’État hébreu martèle régulièrement qu’il ne laissera pas la Syrie voisine devenir la tête de pont de Téhéran.
En Syrie, un conflit devenu très complexe
En janvier, Israël avait frappé des positions iraniennes en Syrie, disant agir en riposte à un tir de missile iranien venu du pays en guerre. Selon l’OSDH, 21 personnes, principalement des Iraniens, avaient été tuées dans ces frappes. En septembre 2018, un avion militaire de la Russie, alliée de Damas, avait été abattu accidentellement par la défense anti-aérienne syrienne, entrée en action pour bloquer des tirs israéliens. Déclenché avec la répression de manifestations par le pouvoir de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifié avec l’implication de puissances étrangères. Il a fait plus de 370 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
Ce dimanche matin, l’armée israélienne rapidement a confirmé avoir tiré des missiles contre des positions de l’armée syrienne en riposte à des roquettes tirées depuis la Syrie contre le mont Hermon sur le plateau du Golan occupé par Israël. Les cibles choisies seraient « deux batteries syriennes d’artillerie, un nombre de postes d’observations et de renseignements sur les hauteurs du Golan et une batterie de défense aérienne SA-2 ». Un communiqué de l’armée israélienne indique « tenir pour responsable » le régime syrien pour « chaque action entreprise contre Israël ». Dans un communiqué spécial, le Premier ministre Netanyahu a réaffirmé qu’Israël « ne tolérera pas les tirs sur son territoire et réagira avec détermination contre toute agression menée ».
(avec AFP)
RFI