Des militaires non armés ont investi ce mardi l’antenne régionale de la télévision publique de Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire. Ils réclament de l’avancement et de meilleures soldes.
La tension est montée d’un cran ce mardi en Côte d’Ivoire alors que le pays est le théâtre de manifestations de soldats dans la plupart des grandes villes, et notamment à Bouaké, la seconde ville du pays. Ces derniers réclament depuis quelques jours de l’avancement et de meilleures soldes, sur fond de tensions entre anciens rebelles pro-Ouattara et militaires loyalistes au sein de l’armée. En uniforme, mais sans arme, certains le visage cagoulé ou recouvert de peinture blanche, plusieurs centaines d’entre eux se sont disséminés aux quatre coins de la ville, où le trafic est désormais presque nul, après d’importants bouchons le matin. Les principaux magasins sont fermés, mais la population continue toutefois de se promener librement.
Les soldats occupent les locaux de la télévision publique
Les soldats ont investi en fin après-midi l’antenne régionale de la télévision publique de Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire, et occupaient pacifiquement le site après en avoir chassé les employés, a indiqué un journaliste du servive public ivorien. Le ministre de la Défense ivoirien Paul Koffi Koffi a tenté de désamorcer la crise en annonçant une série de mesures, telles que le paiement d’arriérés de soldes ou une meilleure couverture des frais de santé, pour calmer le mécontentement des casernes. Un geste qui n’aura pas suffit à apaiser la grogne de ses troupes. “Comme ils n’étaient pas d’accord avec ce qu’a dit leur ministre de tutelle, ils voulaient lui répondre”, c’est dans ce but qu’ils “sont venus prendre la station régionale de la RTI (Radio télévision ivoirienne) de Bouaké”, a expliqué le même journaliste, sous couvert d’anonymat.
La station de Bouaké n’étant pas en mesure d’émettre en direct, les militaires ont fait enregistrer un message, qu’ils exigent de voir diffuser, sans toutefois mentionner la nature d’éventuelles représailles, selon ce journaliste de la RTI. Les soldats ont ensuite demandé à tout le personnel de “quitter les lieux”. Des barricades ont été dressées sur les principaux axes de la ville, ancienne capitale de la rébellion qui contrôla le nord de la Côte d’Ivoire lorsque le pays fut coupé en deux entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l’actuel président Alassane Ouattara. Le sud du pays était tenu par les forces loyalistes à l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo.
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