La Commission d’enquête internationale pour le Mali, organe indépendant ayant enquêté sur les crimes commis dans ce pays entre 2012 et 2018, a remis vendredi son rapport au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Ce rapport, pour l’instant confidentiel mais dont M. Guterres doit décider s’il le rend public ou non, comprend les résultats d’«enquêtes menées (…) sur les abus et violations graves du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire» entre 2012 et 2018, date de création de la commission, selon un communiqué de l’ONU. Cette Commission d’enquête internationale s’inscrit dans le cadre de l’Accord de paix signé en 2015 par le gouvernement malien, les groupes pro-Bamako et ceux de l’ex-rébellion, qui prévoyait la mise en place d’outils pour «promouvoir une véritable réconciliation nationale».
A la demande du gouvernement malien, l’ONU a mis en place la Commission en 2018, composée d’une quinzaine de membres qui ont travaillé «en toute indépendance, objectivité et impartialité», selon le texte. Non seulement cet accord, dont l’application est ponctuée d’obstacles et de retards, n’a pas fait cesser les violences, mais celles-ci se sont propagées du nord vers le centre du Mali, malgré la présence notamment de forces de l’ONU et de la France.
Les violences djihadistes s’y entremêlent désormais avec des affrontements intercommunautaires, parfois attisés par ces mêmes djihadistes. Le phénomène gagne en outre le Burkina Faso et le Niger voisins.
Le Figaro