La ministre française des Affaires étrangères, a vivement critiqué les autorités maliennes, ce vendredi, au cours de la conférence des ambassadeurs, qui se tient à Paris.
Affirmant que l’Exécutif malien de transition « navigue à vue, d’échec en échec », Catherine Colonna a fait état d’une « progression des groupes armés terroristes dans tout le pays » et de « Maliens déplacés par milliers ».
Trois semaines après le retrait du dispositif antiterroriste « Barkhane » suite à neuf ans de présence militaire française au Mali -dans le but de lutter contre le terrorisme-, la cheffe de la Diplomatie française a accusé « le régime, auteur d’un double coup d’État » de « s’en prend[re] un jour au Danemark, le lendemain à la Côte d’Ivoire, et toujours à la France ».
Elle a déclaré que l’objectif de ces « accusations » de l’État malien serait de « faire oublier qu’il navigue à vue, d’échec en échec, attelé à un groupe de mercenaires russes », faisant allusion à la présence au Mali de la compagnie militaire privée russe « Wagner », décriée par Paris.
Réitérant les accusations portées par le président Emmanuel Macron, ce jeudi, lors de la conférence des ambassadeurs, Colonna a fait état d’une guerre informationnelle de puissances étrangères.
« Il faut démonter les manipulations et couper court aux mensonges, il faut aussi reprendre la maîtrise de notre propre récit, de notre image », a estimé la ministre, soulignant qu’il s’agit d’un « enjeu stratégique ».
« C’est à nous de faire la démonstration que nous sommes le bon partenaire, le plus fiable, le plus respectueux », a plaidé la ministre des Affaires étrangères, faisant état de la détermination de l’Exécutif français à « agir avec les États et dialoguer directement avec les sociétés civiles ».
« Nous resterons présents auprès des États africains qui le souhaitent, et en soutien des besoins qu’ils expriment souverainement », a-t-elle souligné.
Il est à rappeler que les relations diplomatiques sont tendues entre Paris et Bamako, depuis le coup d’État de 2021 au Mali, qui a mené à l’expulsion de l’ambassadeur français du Mali et au retrait forcé du dispositif Barkhane de ce pays, achevé il y a trois semaines.
Au cours de la 18e session de la réunion du Comité Bilatéral Stratégique Mali-Algérie, ce jeudi, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères a exprimé la détermination de son pays à réconcilier les positions malienne et française.
AA / Paris / Ümit Dönmez
Source: AA.COM