L’écrivain camerounaise Léonora Miano a été distinguée par le prix Femina, mercredi, pour son roman “La saison de l’ombre” (Grasset).
Le prix Femina 2013 a été attribué, mercredi 6 novembre, à Léonora Miano pour son roman La saison de l’ombre, dans lequel elle décrit une communauté africaine traumatisée par l’absence de plusieurs de ses membres disparus à la suite d’une nuit de gros incendie. Une histoire qui prend pour cadre un aspect méconnu de l’esclavage : la traite vue du côté de ceux qui sont restés, et qui, parfois totalement désemparés, ont attendu jusqu’à leur dernier souffle une explication sur la disparition des êtres chers.
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Il s’agit du septième roman de l’écrivaine néé née à Douala en 1973, qui a étudié à partir de 1991 en France, où elle vit depuis. “C’est un grand roman avec un souffle romanesque captivant. Nous avons affaire à un grand écrivain. Elle a l’avenir pour elle”, a dit Diane de Margerie, présidente du jury.
Hommage à Christiane Taubira
Lors de la cérémonie de remise du Femina, Léonora Miano a voulu indiqué que celui-ci “revêtait un aspect symbolique après qu’une ministre française, Christiane Taubira, a été traitée de guenon. (…) Ce n’est pas seulement elle qui est insultée, mais toutes les personnes noires qui sont animalisées”, a-t-elle déclaré. “Ce n’est pas seulement le roman en lui-même qui est symbolique, mais mon visage qui ressemble au sien. (…) On aurait aimé que les réactions ne viennent pas seulement de nous mais du chef de l’État et que ceux qui l’ont insultée soient poursuivis par la loi”, a-t-elle ajouté.
Le Femina du meilleur roman étranger a quant à lui été décerné au romancier américain Richard Ford pour Canada (L’Olivier). Enfin, le prix Femina de l’Essai a été attribué à Jean-Paul et Raphaël Enthoven pour le Dictionnaire amoureux de Proust.