Ce n’est que depuis le week-end dernier que la campagne électorale pour les communales du 20 novembre a commencé à s’animer dans la ville de Koulikoro. Jusque là, c’était le calme plat. A dix jours de la date du scrutin, il n’y avait aucune affiche de candidats dans les lieux publics, à l’exception notoire des portraits de deux candidats. Aucune manifestation n’avait été organisée dans la ville de Koulikoro.
L’absence de signe visible de campagne était telle que certains se demandaient si les élections allaient se tenir malgré l’affichage des listes de candidature. C’est vendredi dernier que la ville a retrouvé l’atmosphère des élections.
Les partis politiques se sont enfin lâchés et sont sortis de leur « torpeur ». Les portraits des candidats ont, depuis, envahi les rues et les manifestations se multiplient selon les moyens des uns et des autres. Pour ces élections du 20 novembre prochain, le Cercle de Koulikoro a enregistré 70 listes de candidatures déposées par 24 partis ou regroupements de partis et 4 candidats indépendants.
Les 91.808 électeurs sont répartis entre 343 bureaux de vote pour un total de 157 sièges de conseillers municipaux. Dans la commune de Koulikoro, 24 partis politiques, 3 regroupements de partis et 2 listes indépendantes sont en compétition. Parmi les candidats figurent 64 femmes, dont 5 dans les cinq premières places.
La ville de Koulikoro a été fondée en 1800 par un chasseur du nom de Dïoba Diarra . Il devint alors une principauté bambara de onze villages communément appelée «Méguétan». Le village s’est ensuite agrandi avec l’arrivée des Somonos pêcheurs.
Koulikoro, de part sa situation géographique, a été le champ où se sont déroulés de grands événements ayant marqué l’histoire du Mali et celle de l’ouest africain. La localité fut le centre d’actions de deux grands Etats qui ont eu leur retentissement en Afrique de l’Ouest, en l’occurrence le royaume du Sosso et l’empire du Mali. Ils ont laissé des noms célèbres comme Soumagourou Kanté, Soundiata Keïta et Kankan Moussa.
Les griots chantent encore la célèbre bataille de Kirina que Soundiata livra à Soumangourou Kanté. Ce dernier, dans sa fuite, disparut mystérieusement dans la grotte du Nianankoulou à Koulikoro. L’entrée de cette grotte serait à présent gardée par le « Gnamatoutou » le coq de pagode dont le cri en onomatopée bambara signifierait « je te pourchasse encore ». De nos jours, le Nianankoulou sert de sanctuaire aux animistes.
La ville de Koulikoro a été érigée en subdivision administrative en 1889. Située à 60 km à l’est de Bamako, sur la rive gauche du fleuve Niger, la commune dont elle est le chef-lieu s’étale sur 11 km, de Kayo à Katibougou surplombée par le Nianankoulou, une colline très riche en légendes. La commune obtint son statut de commune de moyen exercice en 1958 et de commune de plein exercice en 1966. Koulikoro devint capitale de la 2è Région administrative du pays en 1979.
La ville qui n’était habitée que par 16.133 habitants en 1976 s’est progressivement peuplée pour atteindre 43.000 habitants en 2013. Aux Bambaras et Somonos se sont ajoutés Sonrhaï, Dogons, Peulhs, Mossis et Malinkés. Cette progression de la population a permis à la commune de revoir constamment le nombre de ses conseillers municipaux à la hausse. De 23, ce nombre passe cette année à 29 sièges à pourvoir.
A. MAIGA
Amap-Koulikoro
Source : L’ Essor
