L’armée malienne, moralement requinquée, est en état d’alerte maximum à Kidal, prête à livrer la dernière bataille contre les terroristes. Des unités spécialement formées renforcées par des militaires aguerris par plusieurs mois de guerre, sont, aujourd’hui, aux portes de Kidal la ville encore sous occupation des forces du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Elles n’attendraient que le mot d’ordre pour défaire l’opposition. Selon des informations, ces forces spéciales maliennes ont fait mouvement vers Kidal la semaine dernière en provenance de Gao. S’achemine t-on vers la fin de la guerre ?
En tout cas, à Bamako, les autorités sont attentives. Idem pour la population très pressée de la fin des hostilités. On se rappelle que Kidal est devenue un enjeu dans cette crise au nord. Les Maliens n’ont pas toujours compris ou pas digéré la situation de fait créée dans cette région avec son occupation par les forces du MNLA au nez et la barbe des forces françaises. D’autres ont vite conclu à la complicité de l’Hexagone afin de mettre ce mouvement sur la rampe d’une éventuelle négociation avec les autorités de Bamako avec Kidal comme butin de guerre.
Aujourd’hui, la donne a changé. Le gouvernement transitoire actuellement en place entend imposer son autorité sur tout le pays avant les législatives et la présidentielle prévues en juillet. Les débats sur la question ont été houleux à l’Assemblée nationale du Mali il y a quelques jours. Le gouvernement a mis en garde le MNLA de déposer les armes et de remettre le contrôle de la localité à l’armée nationale à la mi-mai. Au pire des cas, le mouvement rebelle sera contraint d’abandonner au besoin par la force la prestigieuse ville.
Le MNLA, qui se dit ouvert au dialogue politique, refuse cependant de déposer les armes. L’affrontement militaire est-il inévitable ? Attendons demain minuit date butoir donnée par les autorités maliennes aux forces rebelles.
Ce qu’il faut savoir et qui est constant, c’est que le MNLA joue à la diversion. Quand la situation lui est défavorable, il se dit ouvert au dialogue. Mais lorsqu’il a le dos au mur, il crie haro sur l’armée et le gouvernement. Ce double langage qui a fait irriter plus d’un Malien, n’est plus de mise car le temps presse et les élections sont prévues en juillet.
Déjà dimanche, des militaires maliens franchissaient la localité d’Anefis située à quelque 90 km au sud-ouest de Kidal. De quoi donner des sueurs froides au mouvement rebelles de plus en plus inquiet de son sort. D’autres sources confirmaient que les soldats tchadiens stationnés dans la ville de Kidal s’étaient redéployés plus au nord vers Aguelhoc. Donc un boulevard royal est désormais ouvert aux troupes spéciales maliennes pour conquérir la ville. Que le combat commence, que Kidal soit libéré !
L’autre information qui est bonne à savoir aussi, c’est qu’une autre colonne malienne se dirige vers Ménaka, plus à l’est aux confins de la frontière nigérienne, là où un attentat suicide islamiste a provoqué la terreur vendredi dernier.
A vos marques armées maliennes !
Issiaka Sidibé