Dans un Kenya composé d’une mosaïque de religions où prédomine le christianisme, la conversion à l’islam du prêtre Charles Ukvani, dont l’intérêt pour l’éthique et les enseignements islamiques n’a cessé de croître au fur et à mesure de son cheminement intime sur la passerelle interreligieuse qu’il a lui-même contribué à bâtir, est un fait suffisamment rare pour être souligné.
Allah, l’Omniscient, guide vers sa Lumière qui Il veut, à l’image de cet homme de foi chrétien, vivant au cœur d’une société kenyane où 11% de la population se prosterne devant le Très-Haut, qui a répondu à son appel irrépressible au point de transformer son église en mosquée.
« Au cours de mes nombreux voyages dans différentes villes du pays, j’ai eu l’opportunité d’étudier en profondeur le mode de vie des chrétiens et des musulmans. Au début, la pudeur vestimentaire des musulmans a éveillé mon intérêt pour l’islam. Cet intérêt n’a fait que grandir à travers les discussions très enrichissantes que j’ai eues avec des dignitaires religieux musulmans », a-t-il expliqué lors d’une récente interview.
Embrasser l’islam s’est finalement imposé à Charles Ukvani comme une évidence, et le 26 septembre dernier, celui qui, il y a peu encore, célébrait la messe chaque jour que Dieu fait, a prononcé la Shahada avec 23 de ses paroissiens, tous unis par une profonde communion de pensée et de coeur.
« Actuellement, la mosquée que je dirige compte 63 membres », se réjouit ce prêtre dans une vie antérieure, qui psalmodie désormais les versets du Coran d’une belle voix grave, avec une émotion à chaque fois renouvelée.