Le dimanche dernier, le Commissariat de Police du 2ème arrondissement de Kati a été saisi par rapport à une affaire d’escroquerie conjugale opposant M. Ibrahima Diarra à Mlle Oumou Diarra.
Selon le célèbre écrivain russe Léon Tolstoï : « Le mariage, tel qu’il existe aujourd’hui, est le plus odieux de tous les mensonges, la forme suprême de l’égoïsme ». L’histoire qu’on est bien curieux d’entendre, c’est celle qui n’arrive pas tous les jours. Celle qu’on ne voit que dans les films: Un mariage annulé devant le maire.
Le dimanche 10 novembre restera gravé à jamais dans la mémoire d’Ibrahima Diarra, un jeune résidant de Kati-Malibougou 2. Victime de sa confiance, sa patience et son espoir, il vient d’être lâché à la dernière minute par sa fiancée, OD, à la mairie secondaire de Kati-Malibougou devant le maire, les parents, les amis et les collaborateurs.
Après son refus de se marier à M. Diarra, Mlle Diarra a été conduite au Commissariat de Police du 2ème arrondissement de Kati pour audition. Selon elle, tout roulait normalement depuis les fiançailles si bien que M. Diarra était prêt à financer toute sorte de dépenses pour elle: “Il a acheté des téléphones pour moi dont un valait plus de 150.000 fcfa, une moto, des habits, il assurait aussi mes frais de scolarité dans une école privée du quartier”, avoue-t-elle.
« Une fois, je lui ai même fait croire que mon téléphone était abîmé pour qu’il puisse m’acheter un nouveau et ainsi, j’ai pu remettre l’ancien téléphone à mon amant ».
C’est ainsi que le jeune Diarra se lança dans le mariage, croyant que sa gentillesse envers la fille pouvait changer la donne, si bien qu’elle commençait à dire à ses amies qu’elle ne va jamais se marier avec ID. Petit à petit, le projet d’un mariage entre les deux fiancés se dessine jusqu’à ce que fut proclamé la date tant attendue. Alors commença les grimaces et les mises en garde de la jeune Oumou. La semaine qui a précédé celle du mariage, elle est allée jusqu’à publier sur son statut Whatsapp: «Le dimanche prochain, ce que je ferai sera gravé et raconté partout par les uns et les autres».
Le samedi soir, la tension était à son comble puisqu’elle a clairement affiché sa volonté de dire Non à M. Diarra devant le maire. Chose étonnante encore, elle avait tous les traits d’une jeune fiancée pressée de se marier.
C’est ainsi qu’à l’instant tant attendu par les uns et les autres, OD exécuta ce qu’elle avait dit la veille. Un silence de mort régnait dans la salle après son refus. Instantanément, elle a reçu les premières agressions physiques par ses proches, notamment sur sa tête, ayant a été tirée par les cheveux. Au même moment, le maire n’a eu d’autre choix que de l’amener dans son bureau pour ne pas qu’elle reçoive d’autres coups et a aussitôt appelé les éléments du 2ème arrondissement pour pouvoir l’éjecter de la mairie en toute sécurité.
Dans la foulée, puisqu’il est question de mariage, une jeune fille du nom de Safiatou était parmi celles qui ont effectué le déplacement. Elle a été proposée et a accepté automatiquement d’être future mariée de M. Diarra. La satisfaction était à la hauteur de l’entendement et tous ont réaffirmé leur joie et leur bénédiction face à un tel événement.
Plus de peur que de mal, le jeune Diarra s’est plaint au Commissariat et ne veut plus rien de OD. Si ce n’est l’argent qu’il a dépensé pour le mariage qui tend, selon lui, à plus de 800.000 fcfa.
Pour l’heure, le Compol Santigui du 2ème arrondissement de Kati suit la procédure habituelle et la jeune ex-fiancée de M. Diarra est attendue demain au Tribunal de Grande Instance de Kati pour escroquerie en mariage.
Aux dernières nouvelles, Oumou Diarra a été déférée devant le Procureur du Tribunal de grande instance de Kati, malgré les négociations et les tractations des chefs de villages et des griots.
Ibrahima Diarra a maintenu sa plainte et le commissaire du 2ème arrondissement de Kati vient de transférer le dossier au Tribunal. Le juge va-t-il décerner un mandat de dépôt contre Oumou, où il ordonnera sa relaxe avant jugement ?
ID avait payé la dot, la valise remplie de vêtements, les frais de salon de coiffure, les repas dans la famille de la mariée, et d’autres dépenses pour ce mariage à hauteur de 800.000 francs.
Bien avant le jour du mariage, il avait couvert Oumou de nombreux cadeaux qu’il ne réclame pas : une moto Jakarta neuve, deux téléphones Samsung, les mensualités scolaires de sa fiancée depuis plus de deux ans, les frais des autres caprices de Oumou (mariage, baptêmes, uniformes, soins de beauté, etc.). Cela dépasse aussi largement plus d’un million, mais ID pense que ceux-ci sont des cadeaux, mais le reste, il le réclame. En somme, Oumou Diarra a mis à l’eau toutes les années d’investissement d’ID au profit de son petit amant qu’elle entretenait en catimini.
Affaire à suivre…
Seydou Oumar Traoré
Soleil Hebdo