Kangaba 05 novembre (AMAP) L’Association Faya pour le développement des langues nationales, à travers l’écriture N’ko, a organisé les 1er, 02 et 03 novembre 2019, à Siby et à Kangaba, la cérémonie de la renaissance de la Charte de Kurukanfuga, à laquelle on a dénombré 200 participants, a constaté l’AMAP.
En organisant cette rencontre, en collaboration avec les associations N’ko des pays du Mandé (Mali, Guinée, Côte d’ Ivoire, Burkina Faso et Gambie), dans les deux vieilles cités du Mandé, les associations pour le développement des langues nationales à travers l’écriture N’ko visent à favoriser l’intégration africaine, à travers la promotion de nos langues nationales. Ainsi à Siby, une conférence débat a été organisée avec comme thème l’intégration africaine à travers la promotion des langues nationales.
Selon le secrétaire général de l’association Faya, Mahmoud Sangaré, près de 735 ans après la rencontre de Kurukanfuga qui a réuni, en 1236, les principaux rois du Mandé, il est souhaitable d’initier cette rencontre, au même lieu, non seulement pour la renaissance de la Charte du Mandé et, aussi, pour inviter les décideurs à travailler pour réaliser l’unité africaine.
Pour ce faire, les associations N’ko des cinq pays veulent, d’abord, rassembler l’Afrique de l’Ouest et donner cet exemple aux autres sous régions du continent.
L’étape de Kangaba a été marquée par la présentation du futur drapeau du Mandé unifié et par l’implantation d’un panneau sur le site de Kurukanfuga. Sur le panneau, on peut lire Kurukanfuga 1236, la première Constitution de la planète, la devise du Mandé « Savoir, Travail, Justice », la promotion des langues nationale à travers l’écriture N’ko et deux vautours aux deux extrémités du panneau. Ces deux vautours symbolisent la non violence quand on sait que le vautour ne tue pas sa proie mais se contente des cadavres pour survivre.
Le drapeau est tricolore avec le blanc, le jaune, le vert et une étoile noire au milieu. Comme l’écriture N’ko, on lit le drapeau de la gauche vers la droite. Ainsi, le blanc signifie le cheval blanc et le turban blanc de l’empereur Soundiata Keita qu’il portait en arrivant sur le site de Kurukanfuga, en 1236, la couleur jaune signifie l’or dont le sous sol du mandé regorge et le vert symbolise la verdure et la fertilité des terres du Mandé.
Après cette rencontre, qui s’est déroulée en présence des sages de Kangaba, du représentant de la Mission culturelle sous la présidence du représentant du préfet du Cercle, Abderhamane H. Maiga, les associations N’ko des cinq pays ont décidé d’organiser, tous les deux ans, une rencontre sur Kurukanfuga dans les autres pays.
Le représentant du chef de village de Kangaba a souligné, dans son mot de bienvenue, que le Dialogue national inclusif, au niveau communal et cercle devrait se tenir sur le site de Kurukanfuga.
On rappelle que le site de Kurukanfuga a une superficie de 32 hectares avec un titre foncier. Il est classé sur la liste du Patrimoine national et le dossier d’inscription sur la liste du Patrimoine mondial est en cours. La Charte de Kurukanfuga, qui est un bien immatériel, figure depuis 2009 sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les participants se sont quittés, en souhaitant se rencontrer, dans deux ans, dans un autre pays du Mandé.
SD/MD (AMAP)