Le maire de la commune urbaine de Sikasso, Kalifa Sanogo, ancien compagnon du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, se serait vu dans les oubliettes du President IBK à qui, il pensait tout donner.
De long à large, le discours d’accueil du maire de Sikasso était plein d’évocation et de reproches à l’endroit du Chef de l’Etat. « Excellence M. le Président, vous vous souvenez qu’en décembre 2011, en plein mois de carême, puis en juillet 2013, alors que vous n’assumiez pas encore les lourdes charges qui sont les vôtres aujourd’hui, nous vous avions accueillis avec la même ferveur », a-t-il rappelé.
Il a laissé entendre que IBK lui avait, en cette circonstance, fait un geste inoubliable en disant devant cet innombrable public que ce qu’il avait fait pour lui, pour sa campagne électorale, même son parti, le RPM, n’avait pas fait la moitié de la moitié, c’est-à-dire le quart. « Et vous avez ajouté ce jour-là que vous seriez ingrat en ne le disant pas ici devant les miens », a-t-il évoqué.
Animé d’une certaine déception, l’ancien PDG de la CMDT, se voit écarter par son ancien compagnon au profit des opportunistes. « Notre chère épouse, Ami Maïga, a rappelé souvent à ceux qui l’avaient oublié ou ne le savaient pas qu’au moment où la cour à Sébénicoro était désertée, y compris par ceux desquels on ne pouvait s’y attendre, Kalifa était présent. Mais, comme le dit l’adage, tout succès a plusieurs géniteurs. Et pour paraphraser : nous fûmes quand d’autres n’y étaient pas », a-t-il relaté publiquement.
A son tour, le Chef de l’Etat a répliqué, en assurant qu’il avait renvoyé l’ascenseur à tous ceux qui lui ont fait du bien. « Kalifa, nous sommes des amis et cela a été répété depuis hier. Tu sais que je ne suis pas un ingrat. J’ai rendu du bien à tous ceux qui me l’ont fait. Tu le sais bien, j’ai renvoyé l’ascenseur à tous ceux qui m’ont fait du bien. Je n’ai de haine contre personne. Je ne peux avoir de la haine pour quelqu’un, priez pour qu’IBK reste ainsi », a rétorqué IBK en regardant droit dans les yeux de son vieil ami, lors de rencontre avec les forces vives de Sikasso.
La leçon, de part et d’autre, a été bien comprise. Pour les observateurs, Kalifa n’est pas candidat à la présidentielle de 2018 par conviction, mais par déception. Vu que son parti (ADEMA/PASJ) soutienne celui qui l’aurait jeté dans l’oubliette, le maire de la ville de Sikasso ne pouvait que se désolidariser, en déclarant sa candidature pour 2018.
Source: Maliactu.info
