Les administrateurs de Kafo Jiginew, réunis hierà l’occasion de la 32è Assemblée générale dans la salle de conférence du Conseil national du Patronat du Mali, ont dévoilé le plan de renforcement des moyens matériels et d’investissement en équipements de leur société. «Environ 1 milliard de Fcfa investis dans le cadre du Système d’information et de gestion (SIG) à travers le Projet structurant avec la Confédération des institutions financières-CIF-AO et près de 500 millions de Fcfa seront globalement investis dans le cadre de l’interconnexion des 158 points de ventes», a annoncé son directeur général, Ibrahim Keïta, intervenant à l’ouverture des travaux.
Pour l’occasion, le président du Conseil d’administration, Karim dit Karamoko Traoré, avaità ses côtés le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, Konzo Traoré, le représentant du ministère de l’Economie et des Finances, Souaibou Diaby.
Rappelons qu’à sa prise de fonction, en janvier 2021, la nouvelle équipe de direction a présenté une feuille de route qui s’inscrit dans la mise en œuvre du plan d’affaire quinquennal 2019-2023 de l’institution. Il s’articule sur trois axes stratégiques majeurs : consolider le réseau Kafo Jiginew, renforcer le système de contrôle interne et modifier le SIG et les services.
Comme de nombreuses entreprises, Kafo Jiginew a été fortement impactée par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et la crise politico-sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012. Dans un tel contexte, «pour être compétitif sur le marché, les institutions de microfinance et les banques doivent mieux s’investir afin d’améliorer leurs capacités et leurs efficacités à satisfaire les besoins de la clientèle», a introduit le président du Conseil d’administration.
Nonobstant les efforts engagés, l’institution de micro-finance a enregistré un déficit évalué à 291 millions de Fcfa. Cette perte est due au boycott de la culture du coton, entraînant une forte baisse des revenus de milliers de membres coton-culteurs et débiteurs dans les caisses. Autres raisons : la détérioration de la qualité du portefeuille, la baisse de l’encours de crédit par rapport à l’exercice précédent, le fort accroissement des charges liées au crédit et, l’accroissement des charges financières liées à la croissance des emprunts et à celles des dépôts collectés auprès des membres.
Malgré ces difficultés, il est fort loisible de constater une forte capacité de résilience entre les caisses qui n’ont pas vécu de la même manière les effets des différentes crises. La confiance du marché, des partenaires et des autorités monétaires et politiques se renforce en l’institution et les ressources humaines de Kafo Jiginew sont mieux engagées à relever les défis auxquels ils sont confrontés, a souligné le directeur général de Kafo Jiginew. Pour preuve, l’institution a obtenu, par l’Agence de notation internationale « Microfinanza », ses meilleures notes du rating « BB » sur la performance sociale et financière.
Le présentant du ministre de l’économie et des Finances a noté des données remarquables, pour l’exercice 2020. « Le sociétariat est ressorti en hausse de 3,85% à 436.000 membres. Les dépôts se sont établis à 38 milliards de Fcfa, soit une progression de 3,26%. En revanche, les crédits se sont chiffrés à 39 milliards de Fcfa, soit une baisse de 2,97% », a relevé Souaibou Diaby.
La cérémonie a été sanctionnée par une remise de prix de performance 2020 aux cinq meilleures caisses du réseau Kafo Jiginew. La caisse de Sikasso a remporté le premier prix d’une valeur de 1 million de Fcfa. Arrivée deuxième, la caisse de Kadiolo a eu 800.000 Fcfa et 600.000 Fcfa pour la caisse de Fana, classée troisième.
Kafo Jiginew, créé en 1987, signifie «union des greniers » en langue bamanankan. C’est une institution mutualiste d’épargne et de crédit au service des populations à revenus modestes n’ayant pas un plein accès aux services des banques. Sa mission consiste à offrir des services financiers de proximité (épargne, crédit, transfert de fonds, autres prestations) au plus grand nombre de personnes au Mali pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
Oumar SANKARÉ