Le chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo a tout simplement refusé de se présenter hier devant le juge d’instruction au tribunal de 1ere instance de la Commune III, Yaya Karembé, qui a émis un mandat d’amener contre lui et 16 autres militaires et policiers. Il a justifié son refus par « son statut d’ancien chef de l’Etat », et récuse désormais la procédure.
Attendu hier dans la matinée, l’audition du chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, par le juge d’instruction au tribunal de 1ere instance de la Commune III, Yaya Karembé, qui a émis un mandat d’amener contre lui et 16 autres militaires et policiers, n’a pas eu lieu. L’ex-chef de la junte a tout simplement refusé de se présenter prétextant que son statut d’ancien chef d’Etat le met à l’abri de l’action d’un tribunal ordinaire. Son entourage nous a même répondu que la convocation était « un non évènement ». Et son chargé de communication, le Lieutenant Mohamed Coulibaly que nous avons contacté nous a laissés dans le doute. « Le général Amadou Haya Sanogo est une personnalité de ce pays et ce n’est pas comme ça qu’on doit le convoquer ou l’amener devant un juge. Il faut que les gens comprennent ça », a-t-il dit. C’est dire que dans l’entendement de son entourage, le général Sanogo n’est pas appelé à répondre à la convocation de la justice.
Du côté de la justice, on dit resté très serein. Et le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué qui croit dur comme fer qu’ « avec le mandat d’amener, Sanogo va obtempérer », assure que son audition aura bien et bel lieu même s’il veut éviter de faire un spectacle autour de l’affaire et surtout un accrochage avec les hommes du chef de l’ex-junte, donc un trouble à l’ordre public.
Quant à la hiérarchie militaire, on a appris que le nouveau d’Etat major général des armées envisagerait l’usage de la force pour le contraindre à répondre à la convocation de la Justice.
En tout cas, il n’y a plus de blocage à son audition du chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo et de 16 militaires et policiers dans le cadre des disparitions forcées, des assassinats et des tortures commis à Kati, ancien bastion des putschistes, lors de la mutinerie du 30 septembre 2013 et de l’affrontement entre bérets rouges et bérets vers le 30 avril 2012. Depuis la semaine dernière, le ministère de la Défense a accepté de le mettre à la disposition de cette justice. « C’est fait, nous avons un papier officiel qui le met à notre disposition », a confié à RFI une source proche du dossier. Soumeylou Boubèye Maïga a donné des ordres au directeur général de la gendarmerie d’exécuter le mandat d’amener à la suite duquel le ministère de la Justice a fait d le mardi 5 novembre des demandes de mise à disposition au ministère de la Défense.
Y Coulibaly
Source: L’Indicateur du Renouveau