La justice est l’un des sujets qui alimentent la chronique au Mali, avec des arrestations de certains ténors de la scène publique. Depuis des années, les Maliens aspirent à une justice pour tous, avec une lutte efficiente contre la corruption. La barre se redresse-t-elle désormais ? La rédaction de Soleil Hebdo s’est intéressée au sujet.
Ils ont décidé de s’engager pour faire respecter les lois de la République. Nommé en mai 2019 au poste de ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des sceaux, Malick Coulibaly vole la vedette aux autres membres de l’équipe gouvernementale dirigée par Boubou Cissé. Il a ainsi nommé, en juin, à la tête du Pôle économique et financier de Bamako, Mamoudou Kassogué. Le nouveau procureur a placé sous mandat de dépôt, en septembre, Bakary Togola, président de l’APCAM, puis un mois plus tard, Adama Sangaré, maire du district de Bamako, ou encore Makoye Sissoko ex-directrice générale de l’AZI-Sa. En dehors de la lutte anticorruption, des jeunes chroniqueurs proches du pouvoir, Abdoul Niang et Bouba Fané, sont aussi condamnés pour outrage à magistrats en exercice de leurs fonctions. Ces actions affichent-elle le nouveau visage de la justice malienne ?
Pour avoir des réponses, nous avons réalisé un micro trottoir.
Ibou Sy est un analyste. Il pense que le nouveau ministre, Malick Coulibaly, a su relever un grand défi en changeant l’équipe du Pôle économique et financier, en y mettant une équipe crédible. Ibou Sy met en garde les Maliens qui pensent que cette justice sera éphémère. Selon lui, des magistrats qu’il affirme avoir approchés sont prêts à tout pour maintenir la justice sur ce cap. Cet avis est également partagé et soutenu par une grande partie de la population malienne.
La majeure partie de la population malienne pense qu’il ne doit jamais avoir ni d’abus ni de manquement ou de faiblesse de la part de la justice. La justice doit être pour tous et contre personne ; elle doit être équitable. Certains citoyens félicitent le ministre Malick Coulibaly et le procureur Kassogué, tout en leur demandant de continuer sur leur lancée. D’autres trouvent que c’est le réveil de la justice malienne, longtemps accusée d’être corrompue. Mais, ils ont aussi la peur au ventre que ces affaires qui sont en cours ne se terminent en queue de poisson.
En attendant, les Maliens suivent avec grand intérêt et se posent bien de questions sur la poursuite ou pas de cette croisade contre la corruption, la délinquance financière et l’incivisme au Mali. Un pays longtemps miné par l’impunité et dont la crédibilité était remise en cause au plan local et international.
Soleil Hebdo