Trois d’entre eux s’étaient rendus en Syrie alors qu’ils étaient mineurs. Quatorze prévenus ont été condamnés, mercredi 13 novembre, à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à dix ans d’emprisonnement, au procès d’une filière djihadiste vers la Syrie. Cinq hommes qui se trouveraient encore sur place ont été condamnés à la peine maximale prévue pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, dix ans.
Dans cette affaire, deux réunions s’étaient tenues fin 2013 sous l’égide de Mourad Fares et Oumar Diaby, deux importants recruteurs djihadistes. Le premier est aujourd’hui en prison, le second est sans doute mort.
Sous bracelet électronique, il tente de repartir en Syrie
Parmi les prévenus présents, le plus lourdement condamné est Cédric Vuillemin, 25 ans, condamné à six ans de prison. Arrêté à Schaerbeek, en Belgique, en juin 2014, il avait été remis en liberté quelques mois plus tard sous bracelet électronique, et de nouveau arrêté alors qu’il voulait selon toute vraisemblancetenter de rejoindre les rangs de l’Etat islamique en Syrie.
L’autre prévenu détenu, Silmen Nahri, a quant à lui été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve. Si son rôle semble limité dans cette procédure, il a hébergé certains membres du groupe avant leur départ en Syrie.
Des peines évitant la prison pour certains
Tous les prévenus qui comparaissaient libres ont pu repartir de la même manière du palais de justice. Ils ont été condamnés à des peines aménageables (quatre ans de prison dont la moitié avec sursis pour la plus lourde), qui peuvent se purger autrement qu’en détention, ou à des peines avec sursis.
Parmi eux, le père d’un jeune homme parti en Syrie alors qu’il était mineur, condamné à quatre mois de prison avec sursis, notamment car il avait raccompagné son fils à la frontière entre la Syrie et la Turquie. Son fils est l’un de ceux qui a été condamné à dix ans de prison. Son autre fils a quant à lui été condamné à trois ans de prison, dont la moitié avec sursis.
Des individus « déshumanisés »
Dans son réquisitoire, le procureur avait souligné lundi à quel point les écoutes téléphoniques traduisaient que ceux qui sont restés longtemps en Syrie se sont « déshumanisés » et sont « perdus pour notre société ».
Devenus « insensibles à la souffrance de leurs plus proches », ils représentent « un danger tout particulier pour notre société » en cas de retour en France, a souligné le magistrat.
Source: lemonde.fr