Modibo Bah dit Moreh a été le premier à répondre aux questions de la Cour. A l’entame de ses propos, il a nié en bloc les faits, en déclarant : “nous ne sommes pas des voleurs. Tout le monde nous connait chez nous en tant que marchands de bétails. Koni est mon ami d’enfance et ont fait pratiquement tout ensemble. Djanguiné Kamité nous a dénoncés parce qu’il nous envie, sinon nous n’avons rien à voir dans ces histoires de vols et de braquages”.
A travers ses réponses aux différentes questions de la Cour, Modibo a pu démontrer qu’ils n’ont effectivement rien à voir avec cette affaire. Ainsi, le parquet a déclaré que lorsqu’il s’agit de dire la vérité, aucun détail n’est à minimiser. “Une chose est de faire une déposition, mais il revient à la Cour d’apprécier la valeur probante de cette déposition. Concrètement, il n’y a pas d’éléments probants dans cette procédure. En matière pénale, la réputation ne constitue pas d’infraction. Ils sont victimes de leur mauvaise réputation, sinon il n’y a pas d’éléments de preuves contre eux”, a-t-il requis. Suite à ce réquisitoire du ministère public, la défense a plaidé non coupable tout en demandant l’acquittement de ses clients. Après débats, la Cour les a déclarés non coupables tout en les acquittant.
Les faits remontent au dimanche 6 janvier 2019 au village de N’Golobabougou dans les environs de 22 h, Djanguiné Kamité a été victime de braquage dans son domicile. Six (6) individus armés ont fait irruption dans sa résidence à la quête d’argent à dérober. L’un des assaillants a porté son arme sur la tempe de Djanguiné en lui sommant de lui donner l’argent qu’il avait perçu de la vente de ses bétails au marché de Dougabougou.Lorsque Djanguiné a affirmé ne pas avoir d’argent sur lui, les agresseurs se sont mis à fouiller les chambres de la maison avant d’empocher la somme de 365 000 F CFA. C’est lorsqu’ils se sont introduits dans la chambre de la deuxième épouse de Djanguiné que cette dernière a crié à l’aide. Les voisins ayant entendu les cris de détresse ont tenté d’intervenir, mais les agresseurs ont pris aussitôt la fuite en faisant des tirs de sommation.
Au moment de l’action, Djanguiné est parvenu à reconnaitre deux malfrats qui l’auraient suivi lorsqu’il était au marché à Dougabougou. Il s’agissait de Modibo Bah dit Moreh et Koni Traoré. C’est ainsi qu’il a décidé de saisir la gendarmerie de Markala pour porter plainte contre ces derniers.
L’enquête préliminaire a permis l’interpellation des deux suspects ainsi qu’un complice dénommé Guida Diallo. La brigade territoriale de Ségou a pris le relais de la conduite de la procédure et les suspects ont nié en bloc les faits.
D’autres victimes de braquages récents dans les zones périphériques se sont joints à la procédure contre les suspects sans pour autant identifier formellement leur agresseur. Boubacar Samaké a prétendu être dépossédé de la somme de près de 6 millions de F CFA et de son sac contenant des téléphones portables courant décembre 2018. Quant à Hamady Barry, il a affirmé être dépossédé de sa moto Sanily courant 2018 sur la piste rurale reliant Djabougou à Banzaniguilé. En ce qui concerne Yaya Dayon, il a estimé être victime de vol de sa moto plus la somme de 5000 F CFA. Par la suite, une information judiciaire a été ouverte contre Modibo Bah dit Moreh, Koni Traoré et Guida Diallo afin de mieux élucider les faits de vol qualifiés et de complicité.
Marie Dembélé