La Cour d’assises de Bamako a rendu son arrêt, lundi 16 novembre, sur l’affaire ministère public contre Adama Traoré, accusé de » viol » sur Aminata, qui consacrait ses vacances à effectuer des travaux d’aide-ménagère. Cette affaire s’est passée, courant 2018, au quartier du Badialan. L’accusé a été condamné à trois ans de prison ferme.
Il ressort de l’arrêt de renvoi que c’est le 9 septembre 2018, aux environs de 22 heures, après le travail, que l’aide-ménagère rentra à la maison, comme à l’accoutumée. En cours de route, elle a été interpellée par Adama Traoré, qui s’est présenté à la fille comme un voyant. Il fera des révélations sur la situation familiale de la demoiselle, notamment que celle-là est préoccupée par la maladie de son père et qu’elle est dans un besoin de téléphone portable.
Des révélations qui s’avérèrent toutes proches de la réalité. Ainsi, Aminata tomba dans le filet d’Adama, qui lui proposera des sacrifices à faire pour la résolution de l’ensemble de ses soucis. Ajoutant que les rituels doivent s’effectuer dans sa chambre. C’est ainsi que la pauvre fille suivra le faux voyant chez-lui, qui abusa d’elle avant de la reconduire à la maison.
Le lendemain, Aminata racontera les faits à sa tutrice, qui portera plainte contre Adama Traoré auprès de la Brigade chargée de la Protection des Mœurs et de l’Enfance. Saisi du dossier d’enquête préliminaire, le Procureur de la République requit une information judiciaire contre le jeune pour » viol « , à la suite de laquelle il sera placé sous mandat de dépôt, en novembre 2018.
Dans le box des accusés, Adama Traoré a tenté de nier les faits en expliquant avoir fait l’amour à la fille avec son consentement. Il dira qu’il avait même un projet de mariage avec la demoiselle, avant de présenter ses excuses à la Cour pour le crime qu’il a commis. Et pourtant, il est clair dans le dossier que l’accusé avait fait boire à sa victime une substance qui lui a permis d’assouvir sans résistance ses pulsions sexuelles.
Pour le parquet, les faits sont constants au regard de l’article 226 du Code pénal, qui dispose » Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol sera puni de cinq à vingt ans de réclusion « . Ainsi, il a requis 7 ans de prison pour l’accusé. Quant à la défense, elle a plaidé coupable pour Adama Traoré, tout en demandant à la Cour de lui accorder les circonstances atténuantes, suivant l’article 19 du Code pénal.
A l’issue de l’audience, la Cour, dans sa sagacité, a condamné Adama Traoré à trois ans de prison pour » viol » sur Aminata, courant 2018, à Bamako.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant