Du 20 au 24 novembre 2018, s’est tenue la vingtième édition des journées africaines des municipalités à Marrakech, sous le haut patronage de sa Majesté Mohamed VI, roi du Maroc. Au delà des maires d’Afrique, l’événement a regroupé les maires de tous les continents. La délégation malienne, forte de près de 60 personnes, dont une trentaine de maires, de conseillers municipaux et de techniciens, était conduite par le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Babahamane Maiga, le maire du District de Bamako, Adama Sangaré et le président de l’Association des municipalités du Mali (AMM), Boubacar Bah dit Bill.
A Marrakech, les municipalités maliennes ont brillé au niveau du Réseau des femmes élues africaines (REFELA) où près de 40 femmes ont participé à ces journées. Le Mali était représenté dans un bureau de 15 membres par Mariam Bamba, maire de Pélingana dans la région de Ségou.
Autre point focal de ces journées mondiales au Maroc, c’était l’économie sociale et solidaire qui fait son entrée en force pour aller à contre courant du capitalisme à outrance.
Il faut reconnaître que les Sud-coréens et les Canadiens sont en train d’injecter beaucoup d’argent dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. A ce sujet, le maire du District de Bamako confiera :«j’ai eu l’honneur d’être le vice-président mondial de ce projet après le maire de Séoul, Park Won Soon, en Corée du Sud. On doit faire en sorte que l’économie informelle puisse être auprès des masses laborieuses. La transformer, la saisir pour que les associations, les mutuelles, les coopératives puissent être des vecteurs de création d’emplois décents. Pour qu’elles puissent être dans la production et contribuer au bonheur des populations maliennes en particulier et africaines en général. C’est pourquoi au-delà des maires du Mali et d’Afrique, j’ai adressé un message pour que les uns et les autres s’engagent afin que nous puissions saisir l’informel dans la transformation (teinture, menuiserie, plomberie, électricité)».
Adama Sangaré a également rappelé qu’à Bamako, déjà, le fonds suisse a formé beaucoup de femmes en teinture, de jeunes en plomberie et autres métiers de la ville. «Certains ne sont pas allés à l’école ou d’autres ont arrêté les études à bas âge. L’objectif final étant de les former et les insérer dans la vie sociale», a-t-il indiqué.
A Marrakech, la délégation malienne a travaillé dans beaucoup d’ateliers. Les représentants du gouvernement et des Agences régionales de développement ont donné la matière et se sont mis en réseau avec les ateliers de Cergy composés d’architectes, d’ingénieurs, de sociologues. « Ils œuvrent pour que les pouvoirs locaux aient des visibilités sur le bien-être des populations. C’est ainsi que des Agences de développement du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal se sont mis en réseau pour avoir une visibilité dans le cadre de la durabilité et voir comment contribuer aux accords de Paris. Ces accords de Paris, signés par la ville de Bamako et l’Association des municipalités du Mali, auront certainement un sens positif dans le cadre du réchauffement climatique afin que les villes maliennes et africaines soient des villes durables », a expliqué M. Sangaré. A la clôture des travaux, le Mali a été désigné membre du Comité exécutif des cités, gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), c’est-à-dire l’organisation africaine des maires. En marge des travaux, le maire du District de Bamako et le président de l’AMM ont déjeuné avec le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de la France, Jean-Baptiste Lemoyne. Ce dernier était accompagné d’une importante délégation du patronat français. Une quinzaine d’entreprises françaises ont sollicité l’appui de M. Sangaré et de Boubacar Bah dit Bill pour voir comment ils peuvent investir à Bamako.
Correspondance
particulière
Ely DICKO
L’Essor
