Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, à travers les Ministères de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et du Développement Rural, en collaboration avec leurs partenaires, singulièrement la FAO, célèbre, cette année à Kita, ce 15 octobre 2021, la 26ème édition de la Journée Internationale de la Femme Rurale (JIFR), couplée avec la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA).
La première est placée sous le thème : «Renforcer la résilience des femmes et des filles rurales face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises sécuritaire et sanitaire», et la seconde est placée sous le thème :«Soutenir la transformation vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure». Deux objectifs majeurs sont visés à travers ces journées.
Premièrement, il s’agit de contribuer à l’amélioration des conditions socioéconomiques des femmes et des filles en milieu rural à travers des mesures d’adaptation et d’atténuation face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises. Deuxièmement, il s’agit de soutenir la sensibilisation du grand public, des partenaires techniques et financiers et du Gouvernement autour des problématiques liées à la faim, à la pauvreté rurale, à l’attente de l’objectif Faim Zéro d’ici 2030 et du rôle que peuvent jouer les femmes rurales dans la promotion de la paix et de la sécurité.
La journée de la femme rurale 2021 intervient au moment où les statistiques ne sont pas reluisants en faveur des femmes rurales au Mali, malgré leur plus grand nombre. Selon le MPFEF, les femmes représentent 50,4% (RGHP 2009) et 70% d’entre elles résident en milieu rural. Ce sont ces femmes rurales, ajoute le département de la promotion de la femme, qui effectuent plus de 80% des tâches liées à la production alimentaire. Elles sont en effet des actrices incontestables et incontournables de l’économie, du développement local. Elles sont présentes tout au long de la chaîne agricole du travail de la terre, de la production à la consommation.
La plupart d’entre elles participent à la production agricole, fournissent la nourriture, l’eau et le combustible pour leur foyer. De l’avis du MPFEF, les femmes rurales mènent de front d’autres travaux en dehors de la ferme pour améliorer le niveau de vie de leurs familles. De plus, reconnaît le département de la femme du Mali, elles sont en première ligne pour assurer des fonctions vitales comme l’éducation des enfants, la prise en charge des malades et des personnes âgées. « Sur le plan économique, les femmes rurales contribuent pour plus de 55,8% à la production agroalimentaire nationale nécessaire à la consommation locale.
Aussi, elles contribuent à la sécurité alimentaire par des activités de transformation des produits agricoles et de la cueillette. Les activités de transformation des produits agricoles à but commercial menées par les femmes portent sur une diversité de matières premières agroalimentaires. Il est à noter que 92% des entreprises féminines formelles sont en milieu urbain, seulement 8% sont en milieu rural. (Source : Rapport d’Etude ONUFEMMES 2017)», ajoute le département. Malgré le rôle qu’elles jouent sur le plan social, économique dans le pays, il ressort que les femmes rurales sont confrontées à divers problèmes. L’on note entre autres, l’analphabétisme ; non accès à la terre, aux nouvelles techniques et technologies, à des services vitaux comme le crédit, les intrants, la vulgarisation, l’eau, la formation, la santé et l’éducation. Leur contribution vitale au sein de la société est largement méconnue. En plus des efforts consentis, indique le département, les femmes rurales sont confrontées aux conséquences néfastes de la crise sécuritaire, de la pandémie de la COVID-19 et des changements climatiques, en occurrence l’économie et le marché du travail à travers le chômage et le sous-emploi qu’elle engendre chez les femmes rurales dans tous les secteurs.
En milieu rural, les chaînes d’approvisionnement et les marchés agroalimentaires subissent des perturbations causées par la crise sanitaire avec les restrictions imposées.
La JMA est l’occasion d’appeler à renouveler l’engagement envers les Objectifs de Développement Durable en général et les ODD N°2 en particulier, et de souligner le rôle de la FAO en tant que chef de file des efforts pour la Faim Zéro depuis la création de l’Organisation en 1945. Il s’agit de mobiliser les secteurs pour garantir que nos systèmes agroalimentaires fournissent suffisamment d’aliments abordables, nutritifs et sûrs pour tous. Le choix de ce thème par la FAO découle du fait que l’association de régimes alimentaires malsains et les modes de vie sédentaires ont entraîné l’escalade des taux d’obésité, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays à faibles revenus où coexistent souvent la faim et l’obésité.
Actuellement dans le monde, plus de 670 millions d’adultes et 120 millions de filles et de garçons (de 5 à 19 ans) sont obèses, et plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids, tandis que plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim.
Les objectifs visés sont d’une part, de contribuer à l’amélioration des conditions socioéconomiques des femmes et des filles en milieu rural à travers des mesures d’adaptation et d’atténuation face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises ; et d’autre part, soutenir la sensibilisation du grand public, des partenaires techniques et financiers et du Gouvernement autour des problématiques liées à la faim, à la pauvreté rurale, à l’attente de l’objectif Faim Zéro d’ici 2030 et du rôle que peuvent jouer les femmes rurales dans la promotion de la paix et de la sécurité.
Spécifiquement, il s’agit entre autres, d’informer et de sensibiliser les femmes et les filles rurales sur les causes et effets, ainsi que sur les mesures d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques ; d’informer et de sensibiliser les femmes et les filles rurales sur les mesures de préventions de la maladie à COVID-19 ; de renforcer les capacités de production et de transformation des femmes et les filles rurales; d’amener le Gouvernement malien à s’engager pour le soutien des politiques et programmes visant à accroître la disponibilité et l’accessibilité d’aliments variés et nutritifs pour une alimentation saine ; d’amener les PTF à s’investir d’avantage dans le financement des programmes dédiés aux femmes et aux filles rurales.
Il est attendu comme résultats que les femmes et les filles rurales sont informées et sensibilisées sur les causes et les effets des changements climatiques, ainsi que sur les mesures d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques ; les femmes et les filles rurales sont informées et sensibilisées sur les mesures de préventions de la maladie à COVID-19 ; le Gouvernement malien est engagé pour le soutien des politiques et programmes visant à accroître la disponibilité et l’accessibilité d’aliments variés et nutritifs pour une alimentation saine ; les PTF s’investissent davantage dans le financement des programmes dédiés aux femmes et aux filles.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain