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Journée « ville morte » bien suivie à Tombouctou contre l’insécurité : « Une belle démonstration du ras-le-bol de la population »

Une ville fantôme où tout semblait être figé. Telle était l’allure de Tombouctou le mercredi (17 janvier), selon des habitants. La cité des 333 saints avait quelque chose de lugubre en cette journée décrétée par la population pour protester contre la flambée de l’insécurité. «Ville sans banque, sans partenaires au développement, ni services techniques encore moins de commerce », selon un habitant de la 6eme région du Mali qui est aujourd’hui en proie à une insécurité chronique.

Les immenses rues sablonneuses étaient vides, balayées par l’harmattan qui n’y rencontrait que peu de résistance. C’est une première dans cette ville à la limite du Sahara, indiquent les habitants, car « Arabes, Sonrhai,Touareg et autres qui font la beauté de Tombouctou ont manifesté leurs indignation face à l’insécurité grandissante ». Seule ombre au tableau, c’était la MINUSMA qui n’aurait pas accepté de libérer son staff local.

Toutes les régions du nord sont dans l’insécurité, mais la goutte d’eau qui aura débordé le vase à Tombouctou a été une série de meurtres récents qui n’ont pas fait bouger les autorités du pays. Le dernier cas est celui du Lieutenant de Douanes Alboukader Touré dit Boxer. « Il n’y a eu ni recherche, ni poursuite, ni ouverture d’enquête », déplorent les initiateurs de la journée dans une correspondance adressée au gouverneur de la région.

Par-dessus tout, les habitants de Tombouctou craignent le renforcement de l’impunité, source de frustrations. « Les braquages, enlèvements de véhicules, de motos, les vols à main armée, les mauvais traitements, l’humiliation, les assassinats ciblés, nous les subissons et nous y assistons impuissants aux yeux de ceux-là qui sont là pour, disent-ils, notre sécurité garantie par notre Constitution », rapporte la lettre adressée au gouverneur.

La journée ville morte était une belle démonstration du ras-le-bol de la population, à en croire Mahamane Baba Kounta, un ressortissant de Tombouctou. « Face à la recrudescence de l’insécurité, le Cadre pour la sécurité de la ville, en collaboration avec le Conseil local de la jeunesse, la société civile et l’ensemble des corporations de la ville ont décidé d’observer cette journée ville morte », a-t-il indiqué.

Aucun service important de la ville n’est resté en marge de l’évènement : les banques, les pharmacies, les boulangeries, et les commerçants ont suivi le mot d’ordre pour montrer leur indignation face à la situation qui prévaut dans la région. «Les commerçants ressortissants de Tombouctou et fournisseurs de la région à Bamako ont décidé également par solidarité de suivre avec intérêt cette action de portée patriotique », avait fait savoir Kounta.

La ville de Tombouctou doit une fière chandelle à la jeunesse, rapportent les ressortissants de la localité. Selon Yéhia Tandina, le Conseil régional de la jeunesse de Tombouctou a consigné le mot d’ordre aux conseils locaux d’observer la journée comme prévu. Cette décision a été prise après des concertations avec les autorités régionales, les forces de sécurité et les différentes sensibilités.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain

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