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JOURNEE PORTE OUVERTE A… La Somagep

Derrière l’eau potable que nous utilisons au quotidien, c’est tout un travail physique et intellectuel qui se déploie. Une journée porte ouverte à la  station de  traitement et de pompage d’eau potable de Djicoroni Para de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep) a permis aux étudiants en journalisme et communication de l’UCAO de s’imprégner du processus de traitement de l’eau de potable. Reportage !

Societe malienne gestion eau potable SOMAGEP

Située à Djicoroni Para, en Commune IV du district de Bamako, la Station de traitement et de pompage d’eau potable de Djicoroni Para est vieille de plus de 60 ans, (1956). Elle représente 2/3 de la production en eau de la ville de Bamako. La station a une capacité nominale de 130 millions de litres par jour et peut aller au-delà de cette capacité.

Matinée moins ensoleillée en ce mercredi 21 juin. Les premières pluies ont déjà arrosé la capitale, donnant du coup un tonus au volume d’eau dans le fleuve Niger.

Le fleuve Niger constitue une artère vitale pour les 110 millions d’habitants des neuf pays du bassin notamment les populations des pays sahéliens comme le Mali, la Guinée.

Les eaux du basin du fleuve Niger couvrent 6 des 8 régions administratives du Mali et fait vivre 85 % de la population. C’est sur cette berge qu’est construit le nerf du système de distribution d’eau de la ville de Bamako : la Station de Djicoroni Para. Elle est à quelques encablures de la direction générale de la Somagep S.A.

Première découverte des étudiants : la salle d’exhaure principale de l’usine de traitement et de pompage. Elle est installée à droite à l’entrée de l’usine. Au niveau du fleuve, il y a des dispositions de génie hydraulique. Il y a une prise dans le lit même du fleuve Niger. Y sont installés des réglages pour capter l’eau au niveau de la prise. A partir de cette prise, l’eau est drainée à des puits d’exhaure et de là elle est recueillie.

Il y a des pompes émergées dans le puits d’exhaure qui vont reprendre l’eau pour la rejeter dans le circuit de traitement. C’est là que commence le traitement physique de l’eau, explique El hadj Mamadou Issabré, chef du département de laboratoire central à la Somagep. « En arrivant, il y a des dispositifs de dégrillage pour  éviter que des branches, des feuilles eet autres impuretés grossières n’entrent dans l’eau », explique-t-il.

De l’autre côté de la salle d’exhaure principale de l’usine, se trouve la salle de traitement d’eau brute. L’eau à l’état naturel peut contenir tout. Pour le chef du département de laboratoire central, « l’eau va prendre des micros éléments qui se trouvent dans la nature ». Ceux-ci peuvent avoir comme conséquences des problèmes de santé sur les usagers de cette eau non traitée. « Le traitement, c’est enlever ces éléments de l’eau ou bien les ramener dans des teneurs acceptables. Si l’eau n’est pas bien traitée, c’est en ce moment qu’elle devient agressive » souligne-t-il.

A  l’intérieur  de la salle de traitement, une petite unité sert de laboratoire. Elle veille au contrôle et au suivi du processus de traitement. Comme dans toutes les stations de production, il y a une petite unité de laboratoire installée. Les agents de la station jouent aussi ce rôle de suivi et de contrôle, ils sont là permanemment en surveillant en équipe le processus du traitement.

Sur le toit  de la salle de traitement d’eau brute, on entend le bruit continue du bassin de l’eau. Sans  un œil d’expert, difficile d’expliquer ce qui se passe sur ce toit.

Après le traitement physique qui a commencé à travers le dégrillage, une fois que l’eau a quitté ce puits d’exhaure, vient un premier traitement chimique qui est la pré-chloration. Après on va injecter des produits chimiques dans l’eau à traiter. Avant d’injecter ces produits, il est procédé à des simulations pour connaître les doses exactes à injecter dans l’eau, précise le spécialiste.

Dans ce creuset d’échanges, se font voir aussi des séances de selfies, tantôt en groupe ou en solo. Quoi de mieux pour immortaliser ces installations qui permettent d’enlever tous ceux qui est de matières dissoutes ou lourds et de rendre par conséquent l’eau potable et consommable, mais le travail ne limite pas qu’à ça.

De l’eau brute avant traitement, à l’eau décantée, jusqu’à l’eau filtrée et  sa  descente dans la bâche, il y a des analyses à faire  pour voir la qualité de l’eau à ces différents niveaux. « Il faut que nous sortions de l’usine avec une eau équilibrée qui serait légèrement entartrée pour éviter qu’on ait de problème corrosion ou de canalisation », déclare M. Issabré.

Dans le laboratoire central de la Somagep, les instruments d’analyses sont au vert.

Le laboratoire central travaille normalement aux heures de service, mais il a des équipes détachées dans les unités de production qui  surveillent le processus de traitement.

Dans la salle  physico-chimique, des analyses se font pour mesurer la teneur  en calcium et en magnésium de l’eau. Selon les directives de l’OMS, il y a des doses à ne pas dépasser, sinon l’eau ne sera pas potable. Pour El hadj Mamadou, Issabré, le chef du département de laboratoire central de la Somagep, ce n’est pas le cas ici, mais le laboratoire suit les directives de l’OMS. A ses dires, les eaux du fleuve généralement n’ont pas de calcium et de magnésium. Ce sont des eaux souterraines et de forage qui sont soumises à ces problèmes-là.
Dans le processus du traitement de l’eau, le laboratoire intervient en aval et en amont, selon le chef du laboratoire. « En aval, parce que si l’eau contient trop de ces éléments, il devient difficile de les enlever. L’eau, en ce moment, n’est apte à être traité et on met de côte cette eau brute et on va chercher une eau qu’on pourrait traiter plus facilement ».

Le traitement de l’eau coûte plus cher pendant l’hivernage que les autres saisons. Pour causse,  il se trouve que l’eau est polluée et chargée. En période hivernale, les turbidités montent. Selon les spécialistes, elles vont parfois au niveau du fleuve, elles peuvent tourner en moyenne autour de 40 jusqu’à 60 unités de turbidités et qu’il va falloir traiter pour ramener entre 0 et 5 unités de turbidités, selon les directives de l’OMS, pour que l’eau soit potable.

K.M.D

 

 

TROIS QUESTIONS A BOUBAR KANE, PDG DE LA SOMAGEP

« On ne parlera plus de pénurie d’eau à Bamako en 2019»

Boubacar Kane, président directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable, en trois questions, parle des grands projets réalisés et en cours en matière d’approvisionnement de Bamako en eau potable. Interview !

Les Echos : Quel est l’état d’avancement des projets d’approvisionnement d’eau potable ?

Boubacar Kane : De gros projets structurants sont encours. A Bamako, il y a le projet de Kabala. C’est sous la maîtrise d’ouvrage de la Somapep.  Les travaux sont très avancés. Cette nouvelle station Bamako va plus que doubler la capacité actuelle de production. Nous allons avoir une capacité d’environ 288 millions de litres d’eau par jour qui vont s’ajouter au 200 millions de litres d’eau par jour. Les besoins de la ville de Bamako seront couverts totalement.

Les Echos : En attendant l’opérationnalisation de la station de Kabala, la population devra prendre  leur mal en patience ?

BK : Le projet de Kabala a un délai d’exécution de trois ans à minima, parce que c’est un gros projet qui va coûter plus de 300 milliards de F CFA. C’est pourquoi, il y a des mesures d’urgence pour parer au plus pressé. Le gouvernement a mis en place des mesures d’urgence, qui consistent à construire des systèmes hydrauliques villageois améliorés (SHVA) dans les quartiers périphériques où, on observe beaucoup de pénuries. Ces travaux ont été lancés par le ministre de l’Energie et de l’Eau. Il va y avoir 47 SHVA surtout l’entendu du territoire malien.  Parallèlement aux SHVA, la Somagep fait des opérations de distribution d’eau potable dans les quartiers les plus critiques, où il y a des abonnés de la Somagep qui n’ont pas d’eau dans leur robinet. Ces mesures ont  permis d’atténuer le déficit.  Nous pensons que les mêmes mesures seront reconduites pendant la période de pointe de l’année prochaine en 2018.

La station de Kabala sera opérationnelle en fin 2018.  En 2019, on ne parlera plus de pénurie d’eau à Bamako.

 Les Echos : Que deviendra la station de Djicoroni Para après 2019 ?

BK : La station de Djicoroni Para est le nerf du système de distribution de la ville de Bamako. Cette station va être agrandie. Il y a un projet qui est financé par la Banque islamique de développement qui va ajouter aux 150 millions de litres par jour produits par Djicoroni Para, 60 millions de litres par jour. Ces travaux vont démarrer bientôt.

En plus de Djicoroni Para, il y a d’autres stations compactes à Djicoroni, qui fait 18 millions de litres par jour  à Magnabougou, Misabougou et de celle de Kalabancoro.

Des grandes villes du Mali comme Sikasso, Kayes, Koutiala et Kati qui connaissaient des déficits importants n’ont plus de problème d’eau potable. C’est grâce au projet Dano-suédois. Les travaux sont terminés à la fin de l’année 2016. Toutes ces villes ont vu leur capacité doubler. La même chose sera faite dans d’autres villes. La Somagep va prendre en gestion plus de 45 chefs-lieux de cercles et de villes frontières alors que nous ne gérions que 18. Tous ceux-ci pour répondre aux besoins fondamentaux de la population en matière d’approvisionnement d’eau potable.

KMD

 

PORTRAIT

La Journée d’échange entre monde universitaire et les entreprises à la Somagep S.A a été autant un moment de découverte pour les futurs professionnels de médias, mais aussi une rencontre de passionnées pour le métier de l’eau : Seïnab Dicko, 23 ans. Portrait !

 Teint noir, visage bien dessiné, sur une taille fine, Seïnab Dicko, 23 ans, n’a rien laissé de ses aïeux peulhs, peuple d’Afrique dont leurs traits souvent plus fins et leur couleur de peau parfois plus claire, constituent, aux yeux des étrangers, des signes de la beauté.

Seïnab Dicko ne se voit pas dans un domaine autre que celui de la chimie. Cette ambition s’est plus agrandie depuis qu’elle a commencé son stage de perfectionnement à la Société malienne de gestion de l’eau potable en 2015.

L’ancienne de l’Ecole centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (Ecica)  a obtenu son diplôme après quatre ans d’études en filière chimie. Après son stage de fin d’étude au Laboratoire national de l’eau, Seïnab Dicko obtient, sur demande, un stage de perfectionnement à la Somagep. Un choix qu’elle ne regrette pas dit-elle. « J’apprends beaucoup. C’est ici que j’ai appris comment on traite l’eau qu’on utilise à la maison et aussi comment contrôler le niveau des produits injectés dedans »  dit-elle, en appréciant l’esprit d’équipe qui règne dans ce cadre d’apprentissage.

Issue d’une famille de 4 enfants, Seïnab est la seule à choisir la chimie. L’amour pour cette matière s’est développé depuis son second cycle, l’a poussée contre l’avis des parents à changer de filière  après son orientation à la filière industrie à l’Ecica. « Quand j’ai appris qu’il y avait une filière chimie à l’école, j’ai vite changé. Je n’ai pas eu de problème durant tout mon cursus scolaire. A la fin de mes études, je suis sortie avec mention ».

Seïnab Dicko n’est pas la seule à effectuer son stage de perfectionnement  à la Somagep S.A elle est avec trois stagiaires dans le même département.

« Nous recevons beaucoup d’étudiants des filières scientifiques, d’ingénierie de l’eau, de chimie, du traitement de l’eau, du laboratoire. Ils viennent dans notre entreprise pour faire des stages de perfectionnement de fin d’études. Certains ont même eu la possibilité de se présenter à nos concours, tests de recrutement. Beaucoup sont parmi les meilleurs candidats qui réussissent à nos tests de recrutement. Nous avons des partenariats  avec l’Ecole nationale d’ingénieur, et avec des écoles de la sous région », explique Boubacar Kané, PDG de la Siomagep. La jeune stagiaire chimiste n’a qu’une  seule ambition : faire carrière dans le métier de l’eau.

Kadiatou Mouyi Doumbia

 

 

Source: lesechos

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