Le dimanche 14 janvier 2024, les autorités de Transition ont célébré la deuxième année consécutive de la Journée nationale de la souveraineté retrouvée, suite à la marche populaire contre les sanctions économiques et commerciales prises par la Cédéao et l’Uémoa. L’objectif de cette Journée nationale de la souveraineté retrouvée selon les autorités de Transition, est de défendre la patrie et les valeurs républicaines du Mali.
Au regard du refus des autorités de la Transition de Bamako à proposer un calendrier clair et net à la Cédéao pour le retour à l’ordre constitutionnel normal, les dirigeants de la Cédéao et celui de l’Uémoa ont imposé des sanctions économiques et commerciales à l’encontre de Bamako.
Le 14 janvier 2022, à la demande des autorités de Transition, les Maliens sont descendus dans les rues pour dénoncer les sanctions prises par les deux organisations sous-régionales et apporter leur soutien aux dirigeants de la Transition.
Vu l’impact de la manifestation du 14 janvier 2022 que le gouvernement avait qualifié “d’historique” sur la vie de la nation, notamment le renforcement de la résilience des populations, l’engagement du peuple pour le respect de la souveraineté du pays, l’éveil de conscience, le président de la Transition, via un décret présidentiel, a institutionnalisé la célébration de la journée commémorative de cette grande mobilisation du 14 janvier comme Journée de la souveraineté retrouvée, pour renforcer le sentiment patriotique pour le respect de la souveraineté nationale et la défense citoyenne des intérêts vitaux du peuple malien.
Pour les autorités, l’objectif général de cette Journée nationale de la souveraineté retrouvée, est de mobiliser les énergies pour défendre la patrie et les valeurs républicaines du Mali, afin de maintenir la flamme patriotique, la volonté de résistance et de résilience, face aux défis de tous genres, dans le souci de la préservation de la souveraineté nationale, de l’appropriation de la souveraineté par les citoyens et l’affirmation des aspirations légitimes du peuple malien.
C’est dans ce contexte que les autorités de la Transition ont célébré ce dimanche 14 janvier, la deuxième année consécutive du 14 janvier de la Journée nationale de la souveraineté retrouvée, suite à la marche populaire contre les sanctions économiques et commerciales de la Cédéao et l’Uémoa.
Pour cette deuxième édition, nous avons assisté à des festivités comme la montée des couleurs et la tenue des conférences dans les régions et le district de Bamako, sous la présidence des délégations ministérielles ; dispensions de leçon modèle dans les écoles ; les dons de sang en faveur des blessés de guerre à Bamako et dans les capitales régionales ; la promotion de l’usage du drapeau national ; l’organisation des tables rondes et conférences sur les notions de patriotisme, de langues nationales, du triptyque défense-diplomatie-développement, de restauration de la souveraineté nationale et sur le processus de refondation de l’Etat.
Si certains Maliens trouvent que cette Journée nationale de la souveraineté retrouvée est à saluer à sa juste valeur parce qu’elle permet de défendre la patrie et les valeurs républicaines intrinsèques qui caractérisent tout Etat sérieux. Pour d’autres, cette célébration de la Journée nationale de la souveraineté retrouvée n’est que de la pure comédie pour ne pas dire du folklore afin de camoufler les vraies aspirations du peuple malien.
“Avec tous les problèmes que nous traversons, l’heure n’est plus de jouer à la comédie ou des absurdités. On ne peut pas parler d’une souveraineté retrouvée alors que les Maliens croisent le fer avec le quotidien dans cette vie chère et l’hyper inflation et la question des délestages intempestifs. Pour moi, l’une des premières souverainetés d’un pays, c’est d’abord la souveraineté alimentaire et énergétique. Aujourd’hui, le Malien lambda ne mange pas à sa faim à cause de l’insécurité alimentaire qui frappe le pays et n’arrive pas à travailler convenablement à cause des coupures. En plus, comment peut-on parler d’une souveraineté retrouvée alors que certaines zones du territoire sont sous occupation ou blocus des groupes terroristes ? Jusqu’à preuve du contraire, les populations du Centre et celles du Nord sont assassinées, terrorisées et meurtries. Comment peut-on parler d’une souveraineté retrouvée alors que les armes crépitent encore et que le désastre et le deuil ont cédé leur place à la paix ?”, peste un interlocuteur.
Ousmane Mahamane