La Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et Nuisances, avec l’appui de ses ONG et organismes partenaires, a célébré le 19 novembre dernier, la journée mondiale des toilettes avec comme thème : l’accès aux toilettes une question de santé, de dignité et de sécurité. L’événement était placé sous la présidence de Monsieur le Ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable Ousmane Koné. C’était au palais des sports de Bamako.
Avec seulement 22% de la population qui a accès à un système adéquat d’assainissement, le Mali est l’un des pays qui présente l’un des taux les plus faibles dans l’accès à un niveau d’assainissement acceptable.
Dans les zones rurales la pratique de la défécation à l’air est très courante, toute chose qui favorise la prolifération des maladies diarrhéiques causant la mort de plus 314 000 enfants de moins de cinq ans chaque année. Au Mali, plus de 75% de la population n’ont pas accès à des toilettes décentes. Depuis 1990, l’accès a progressé de 10.6 points de pourcentage, ce qui place le pays en 3e position dans le classement de ceux qui ont progressé le plus parmi les 38 pays d’Afrique sub-saharienne pour lesquels on dispose de données mesurables.
Selon ministre Ousmane Koné, qui a ouvert les travaux de la célébration de la 6e édition de la journée mondiale des toilettes au Mali, les autorités maliennes sont résolues à tout mettre en œuvre pour que les pratiques de défécation à l’air prennent fin. Ceci à travers la politique nationale d’assainissement et la pratique de l’ATPC dans les communautés rurales qui a donné ses preuves. Cette pratique consiste à faire changer les comportements des populations rurale à travers des techniques de sensibilisations au sein de la communauté elle-même d’où son nom Assainissement Total piloté par la communauté (ATPC).
L’accès à des toilettes saines, selon le ministre est d’une importance capitale sur la santé et également sur le niveau de fréquentation scolaire des jeunes qui pour la plupart abandonnent l’école à l’âge de la puberté. C’est pourquoi les autorités sont engagées à tout mettre en œuvre pour un accès aux toilettes au plus grand nombre de la population et faire abandonner la pratique de la défécation à l’air libre dans les zones rurales.
Pour le représentant de Water Aid, Alassane Maiga, l’une des questions fondamentales qui mérite d’être prise en compte, est l’accès des filles à des toilettes adaptées dans les écoles. Car nombreuses sont celles qui souffrent des difficultés d’accès aux toilettes pendant leur période de menstruation. C’est pourquoi, Water Aid a initié un projet pilote de gestion de l’hygiène menstruelle dans deux écoles, à Kati et à Doumanzana. Il a invité du coup le département de tutelle à étendre cette initiative à d’autres écoles.
L’accès aux toilettes dans les centres de santé, les lieux de cultes, les marchés et autres endroits où se regroupent les masses populaires est également d’une importance capitale, c’est ainsi que M. Maiga a invité le ministre à prendre les mesures idoines pour que ces lieux soient dotés de toilettes descentes avec des voies d’accès habilités pour les personnes handicapées.
Selon Alassane Maiga, il a été établi que l’accès à l’eau potable, à un assainissement adéquat et l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène contribuent à réduire de plus de 50% les cas de diarrhée chez les enfants de zéro à cinq ans. Il n’a pas manqué de souligner que l’ONG Water aid se réjouit de l’adoption par l’AG des Nations Unies des nouveaux objectifs du Développement Durable prenant en compte l’accès adéquat et équitable à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène partout et pour tous d’ici à 2030.
Il faut noter que des écoles avaient été mises aux prises dans un concours d’écoles propres et de toilettes assainies, le 1er prix a été remporté par le groupe scolaire du quartier Mali, suivi de l’école Lafia de Lafiabougou. Dix écoles avaient participé au concours et ont toutes reçues des kits en guise d’encouragement.
H.N
Source: Le Pays
