Les enseignants du monde entier ont célébré, le samedi 5 octobre 2019, la journée dédiée à leur cause. Le thème retenu à cette occasion, cette année, a été : « Les jeunes enseignants : l’avenir de la profession ».
Rendre hommage au service que rendent les enseignants à l’humanité et pour l’atteinte des objectifs du développement durable d’ici à 2030, tel est la raison d’être de cette journée dédiée aux enseignants du monde. Une journée qui est célébrée depuis 1994 de part et d’autre le monde sur initiative de l’UNESCO en commémoration à la signature de « la Recommandation conjointe de l’UNESCO et de l’Organisation internationale du travail concernant la condition du personnel enseignant » en 1966.
Pour l’édition de cette année, cette Organisation des Nations unies invite les gouvernements à repenser l’avenir de ce métier en accordant une place de choix aux jeunes dans l’exercice de cette profession. « Sans une nouvelle génération d’enseignants motivés, des millions d’apprenants seront privés, ou continueront de l’être, de leur droit à une éducation de qualité », lit-on dans le message conjoint de Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail, Henrietta H. Fore, Directrice générale de l’UNICEF, Achim Steiner, Administrateur du PNUD et David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’éducation, à l’occasion de cette Journée mondiale des enseignants.
En effet, ces organisations dévouées pour la cause de l’éducation restent conscientes de l’impossibilité de maintenir les talents dans une « profession sous-payée et sous-estimée ». Les gouvernements sont alors invités, pour l’atteinte des ODD d’ici 2030, de veiller à l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.
Rappelant les chiffres de l’Institut de statistiques de l’UNESCO qui soulignent que le monde a besoin de 69 millions de nouveaux enseignants pour répondre aux exigences de l’agenda 2030, ces organisations éducatives trouvent urgent d’agir.
En plus de ces différents problèmes soulignés, ces organisations évoquent notamment la question des crises sécuritaires dans nombreux pays du sahel et qui crée un vide éducatif non seulement dans ces zones, mais également dans les zones rurales dû à l’afflux des enseignants vers les zones urbaines. « Pour y parvenir, les systèmes éducatifs ont besoin d’une réflexion nouvelle sur la manière de recruter, de former, de motiver et de retenir les esprits les plus brillants pour l’enseignement du XXIe siècle », suggère-t-on dans ce message conjoint. Ce n’est pas tout, pour l’amélioration de la profession enseignante et assurer l’atteinte de l’agenda 2030 correspondant aux Objectifs de développement durable, la contribution des médias ainsi que l’intégration des nouvelles technologies dans l’enseignement est recommandée. Cela, parce que cette fonction reste importante pour la sauvegarde des droits de l’homme, la lutte contre le changement climatique ainsi que le règne d’une justice sociale.
« Les gouvernements doivent pour leur part améliorer l’emploi et les conditions de travail », recommande-t-on. Le peu d’estime pour cette profession est ce qui explique le peu d’attrait des jeunes vers elle. Selon ces organisations, il manque de jeunes candidats pour prendre la relève de près de « 48,6 millions d’enseignants appelés à prendre leur retraite dans les dix prochaines années. » D’où l’invitation aux gouvernements « à faire de l’enseignement une profession de premier choix pour les jeunes. »
En outre, les gouvernements, à travers ce message conjoint, il est demandé à tous les acteurs de l’éducation de prioriser le partage d’expériences pour un corps enseignant plus dynamique.
De part et d’autre le monde, le dévouement des enseignants ne fait pas défaut pour une « éducation équitable, inclusive et de qualité » et des « possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous ».
Rappelons que comme l’année dernière, la célébration de cette année intervient dans un contexte de crise sécuritaire et de prémices de bras de fer entre les syndicats enseignants et le gouvernement. Au Mali, la profession enseignante est toujours à son premier stade. On peine encore à intégrer les nouvelles technologies dans cette profession pour la rendre plus performante. Les autorités ont tout intérêt à songer au changement de fusil d’épaule pour un enseignement de qualité.
F. TOGOLA
Source : Le Pays