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Journée mondiale de l’eau : Le stress hydrique toujours d’actualité au Mali

L’eau, ce liquide précieux, stratégique et vital, a été célébrée dans tous les pays du monde, le vendredi 22 mars dernier. Elle est inégalement répartie entre les pays et entre les populations d’un même pays. Le Mali, notre pays, a aussi célébré cette journée. C’est l’occasion pour les autorités maliennes en charge de l’eau de faire le point de la couverture du pays en eau potable et aux populations d’en réclamer plus.   

 

A l’instar de la communauté internationale, notre pays  a célébré, le vendredi 22 mars, la journée mondiale de l’eau. Cette journée, initiée par l’Assemblée générale des Nations-Unies en 1992, vise à attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’importance de l’eau et la gestion durable des ressources en eau.

Ainsi, 27 ans après l’initiative de cette journée, l’eau potable, ce liquide précieux et stratégique est réparti de façon inéquitable entre les pays et entre les populations d’un même pays. « Une personne sur trois vit déjà dans un pays connaissant un stress hydrique modéré ou grave, et d’ici 2030, près de la moitié de la population du globe pourrait souffrir de pénurie d’eau. On estime alors que la demande sera de 40 % supérieure à l’offre. Les rivalités s’aggravent entre les cultivateurs et les éleveurs, l’industrie et l’agriculture, les villes et les campagnes, l’amont et l’aval et entre les différents pays. Face aux changements climatiques et aux besoins des populations, dont le nombre et la prospérité ne cessent de croître, nous devons unir nos efforts pour protéger et gérer cette ressource fragile et non renouvelable », a déclaré Ban Ki-Moon, l’ex-Secrétaire général de l’Onu lors de l’édition 2013 de la Journée mondiale de l’eau célébrée.

L’eau, une denrée rare

Le Mali n’est pas en marge de l’inégale répartition de l’eau potable. Au moment où l’eau potable coule à flots dans les grandes villes, et est à la limite gaspillée, elle est rare où même inexistante dans certaines zones rurales. « L’eau est une denrée rare pour les populations. Trouver de l’eau pour les besoins de la famille est une réelle corvée, surtout pour les femmes. Elles parcourent des kilomètres pour aller chercher ce liquide précieux à la rivière, ou le tirer péniblement des puits. Les femmes souffrent beaucoup dans la recherche du liquide vital. Pour satisfaire les besoins de la famille, chaque femme doit faire la navette au moins trois fois par jour avec une bassine ou un bidon sur la tête.

Dans la commune de Kalaban-Coura, l’eau potable est rare malgré la proximité avec Bamako. Pour leurs besoins, les populations de ces localités tirent péniblement de l’eau à la qualité douteuse des puits généralement très profonds (18 à 25 m de profondeur), Les populations de certaines localités de notre pays se trouvent confrontées, de façon criarde, à la pénurie de l’eau potable.

Ainsi, pour avoir accès à l’eau dans ces localités, il faut disposer de l’énergie physique capable de tirer l’eau du puits car, puiser de l’eau n’est pas chose aisée. Pour éviter ce déploiement d’énergie physique pour obtenir seulement un seau d’eau, certaines familles aisées ont érigé des châteaux d’eau reliés à leurs puits afin de s’alimenter en eau grâce aux robinets. Mais ce système n’est pas sans ennuis. « Chaque deux semaines, il faut nettoyer le réservoir en laissant couler l’eau abondamment, sinon l’eau conservée ne sera pas agréable à la consommation. En plus, c’est l’énergie électrique qui fait tourner tout le système. Il faut donc compter avec la facture de l’électricité », a expliqué Robert Dougnon, propriétaire de Maison à Marseille, un quartier de la périphérie Bamako.

On dit souvent que l’eau est inodore, incolore et sans saveur, mais l’eau de ces localités fait exception à cette règle scientifique. « Ici, l’eau de puits a différents goûts. Parfois, elle est fade, cela dépend des saisons », précise Dougnon. Le seul vœu des habitants de Marseille, c’est de disposer de l’eau potable à l’image de leurs pairs des grandes villes. « Mon seul souhait, c’est d’avoir de l’eau de robinet de la Somagep-SA parce que tout citoyen a droit à l’eau potable. Ici, l’eau constitue notre souci majeur », a ajouté Dougnon.

Les efforts du gouvernement

Le Mali s’évertue à offrir de l’eau potable à tous les Maliens via la direction nationale de l’hydraulique et surtout avec l’ambitieux projet de déserte en eau potable de la ville de Bamako et ses environs avec le projet de Kabala.

A en croire le Directeur général de l’hydraulique Yaya Boubacar, le taux de couverture nationale en eau potable s’est accru. Ainsi, les populations de certaines zones rurales disposent des pompes à motricité humaine et des forages pour leur approvisionnement en eau.

En attendant d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD n°7), que cet objectif soit atteint à 100%, les populations des zones rurales et même des grandes villes, sont à la recherche de l’eau potable. Les autorités en charge de la gestion de l’eau font de leur mieux pour satisfaire leurs besoins, mais il faudra faire vite car la population à soif !

Paul N’GUESSAN

Source: Mali Horizon

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