On ne l’entend pas beaucoup, mais les femmes maliennes sont des battantes. Dans chaque combat que notre pays a mené, les femmes ont été présentes. Malheureusement comme dans certains pays, à chaque fois que ça se calme, on les renvoie dans leurs rôles traditionnels, sans reconnaître leur bravoure. «Ces batailles doivent pourtant être relatées, ces dames ne sont pas éternelles, il est impératif que l’on en ait des traces», répète à l’envie Ramata Diaouré, une journaliste très impliquée dans la promotion du genre.
À l’instar de notre consoeur, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Bart Ouvry est également très impliqué dans la promotion de la femme. Le diplomate vient encore de le prouver en organisant une journée d’échanges avec plus de 65 femmes leaders maliennes, dans sa résidence à Badalabougou sur le thème «Participation de la femme malienne à la vie publique». La rencontre était co-présidée par la présidente de l’Association femmes leadership et développement durable, Mariam Diallo Dramé.
L’initiative de l’ambassadeur de l’UE au Mali avait pour but de permettre aux femmes leaders de s’exprimer sur ce qui les préoccupent, notamment la déscolarisation des jeunes femmes, la participation politique des femmes, l’autonomisation et la migration des femmes. Plusieurs femmes sont intervenues pour parler de leur expérience, dont Darajia Haïdara, la président d’Albarka, une association humanitaire qui intervient dans le domaine de l’éducation des enfants. Elle a évoqué beaucoup de facteurs qui font que les jeunes femmes n’avancent pas dans les études, notamment la pauvreté et la situation sécuritaire de notre pays. Concernant la participation politique des femmes aux élections, Miriam Diallo Dramé rappellera que les Maliennes ont participé à l’avènement de la démocratie, qu’elles ont aussi le droit de participer pleinement à l’exercice de cette démocratie et qu’elles doivent l’exercer au même titre que les hommes. «Il y a même des lois et conventions internationales que notre pays a ratifiées, donc nous avons l’obligation de respecter ça», a-t-elle martelé.
Concernant l’autonomisation des femmes, Maman Koné pense qu’elle est impossible sans les hommes. Elle suggère donc aux femmes de privilégier le dialogue avec «nos pères et frères» pour atteindre l’objectif de l’émancipation. La présidente nationale de la Coordination des associations et organisations féminines (CAFO), Mme Dembélé Oulématou Sow, elle a exprimé sa satisfaction d’avoir participé à la rencontre et remercié l’ambassadeur de l’UE pour son initiative. «En tant que femme, cette initiative nous va droit au cœur», a ajouté Mariam Koné. En réponse, Bart Ouvry a déclaré que l’UE et ses partenaires, y compris les pays africains, sont fermement résolus à renforcer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, en s’attaquant aux causes profondes et en supprimant les obstacles, tels que la législation et les politiques discriminatoires, les normes sociales, les attitudes culturelles et les stéréotypes sexistes.
Siné S. TRAORÉ
Source: Journal l’Essor-Mali