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Journée internationale contre les crimes sur les journalistes : Où en est-on avec l’affaire Birama Touré ?

À l’occasion de la Journée internationale contre les crimes sur les journalistes, toute la presse malienne réitère son engagement à ce que justice soit rendue pour la disparition du confrère Birama Touré en 2016 dont les bourreaux continuent à se promener librement sans crainte. La presse ne mérite pas d’être intimidée dans l’exercice de sa profession. Qu’on respecte l’État de droit au Mali en punissant les criminels ayant ôté la vie à ce jeune homme !

Les crimes contre les journalistes au Mali ne faiblissent point. Les professionnels des médias, comme des proies, sont laissés à la portée des loups assoiffés de sang, ne faisant que violer les bonnes normes et prenant comme des ennemis jurés ces journalistes qui ne se battent que pour accomplir leur devoir d’information et de protection des institutions de la République. Du coup, le Mali devient un pays dangereux pour la liberté d’expression. Les journalistes sont intimidés dans l’exercice de leur profession afin de les empêcher de dévoiler certains secrets de ces loups qui ont envahi la bergerie et ne vivent que du sang et pour le sang. Dans ce bric-à-brac, certains y laissent leur vie.

À l’occasion de cette Journée internationale contre les crimes sur les journalistes célébrées chaque 2 novembre, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous remémorer ce jeune journaliste du journal d’investigation Le Sphinx. Birama Touré a été assassiné depuis 2016, mais jusqu’à présent, pratiquement, aucune volonté ne se manifeste de la part des autorités pour faire toute la lumière sur les circonstances de sa mort ou situer les responsabilités afin de lui rendre justice.

D’ailleurs, ne faudrait-il pas dire plutôt qu’aucune volonté ne se manifeste pour punir les criminels de Birama. Ils ne sont quand même plus cachés depuis la publication des résultats d’investigation du journal Le Sphinx dans son numéro du 24 juillet 2018. Cet article qui titrait « Les noms de Karim Kéita, fils du président de la République et du Colonel Cheick Oumar N’Diaye cités » est assez révélateur et constituait une invitation à toute personne de bonne volonté de rendre justice à ces bourreaux de cet homme de la presse. Cet article repris dans plusieurs journaux maliens a fait toute la lumière sur les circonstances de l’assassinat de ce jeune homme. Des noms sont cités, mais il reste de rendre justice. Chose qui serait jusqu’ici difficile pour les autorités du Mali.

Cet état de fait relève sans nul doute du fait que le nom du « fiston national » se trouve cité parmi les responsables. Mais cela ne devrait pas constituer un obstacle dans un pays de droit. Toute la presse malienne attend à ce jour que Karim Kéïta soit privé de son immunité parlementaire pour qu’il réponde par rapport à cette affaire. Cela doit être de même pour toutes les personnes citées dans cet article d’investigation. Cela est nécessaire pour préserver le bon exercice de la liberté d’expression au Mali.  Si « on ne tire pas sur l’ambulance », alors il faudrait comprendre également qu’« on ne tue pas le journaliste ».

Fousseni TOGOLA

Le Pays

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