Sur les 214 localités considérées comme villes au Mali, moins de 100 possèdent un Schéma directeur d’urbanisation, outil de planification urbaine de 1er degré
A l’instar de la Communauté internationale, le Mali, a célébré hier mercredi 8 novembre au Mémorial Modibo Keita, la Journée mondiale de l’urbanisme. L’évènement était placé sous la houlette du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, Mohamed Aly Bathily qui avait à ses côtés les ministres Keita Aida Mbo de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable et Alassane Ag Mohamed Moussa de la Décentralisation et de la Fiscalité locale.
« Gouvernance innovante, ville ouverte », l’intitulé du thème mondial et « Elaboration et mise en œuvre des outils de planification et des opérations urbaines : quelles stratégies », thème national ont été au centre la réflexion des acteurs de l’urbanisme. En droite ligne de l’aspiration de la communauté internationale, il s’agissait pour les acteurs d’interpeller décideurs, professionnels du développent et de l’aménagement urbain et citoyens sur les problèmes posés par la mise en œuvre des outils des Schémas directeurs. Aussi, il convenait de faire mieux connaitre l’urbanisme et les métiers de l’urbanisme pour « des villes créatrices de richesses ou chaque Malien peut s’épanouir dans un environnement sain et durable ».
L’occasion a été mise au profit par le ministre Mohamed Aly Bathily pour revenir à la charge sur les maux qui gangrènent notre société en matière d’urbanisme. Me Bathily a fustigé qu’au Mali, les droits et titres sur le foncier sont créés, selon la volonté des bénéficiaires et des géomètres sans le moindre souci pour l’intérêt général et ce, avec la complicité et ou le laxisme de l’administration. « L’urbanisation c’est de l’anarchie au Mali », a renchéri le ministre Bathily avant de souligner que l’Etat doit désormais renforcer sa politique de réserve foncière.
Réagissant sur le thème, le ministre a rappelé que le Schéma Directeur d’Urbanisme programme le développement spatial futur de la ville en planifiant les grandes infrastructures de développement. Selon lui, sans planification la ville croit autant qu’elle soustrait, elle reçoit autant qu’elle repousse. « Toute seule, la ville ne se développe pas de manière rationnelle. Il peut y avoir une urbanisation sans aucun développent économique, ni fluidité de la circulation urbaine. Il sied donc de planifier », a noté le ministre Bathily. Face à ses enjeux, il a lancé l’appel aux collectivités territoriales pour leur ferme adhésion et aux partenaires pour leur constant accompagnement, afin d’offrir aux villes maliennes un habitat adapté, assaini, avec des services urbains de qualité, bien répartis et accessibles pour les populations.
Abondant dans le même sens, le président de l’Ordre des urbanistes du Mali, Diarra Sissoko a évoqué les problèmes posés par la non maitrise du développement des villes. Ces problèmes, selon lui, ont pour noms : non maitrise de la croissance des villes, environnement urbain détestables, manque ou insuffisance d’infrastructures, des services urbains en tout genre et de zones d’activités dignes de ce nom indispensables à la valorisation de la production de la campagne environnante.
A en croire M. Sissoko, sur les 214 localités considérées comme villes, moins de 100 possèdent un Schéma directeur d’urbanisation, outil de planification urbaine de 1erdegré. Il a déploré que les autres villes évoluent sans outils de planification urbaine dans un contexte de croissance rapide d’où la difficulté de maitriser leur croissance et de les aménager.
Daniel KOURIBA
22 Septembre