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Journée de l’enfant africain: rencontre avec les exilés

Dans le cadre de la journée de l’enfant africain célébrée le seize juin de chaque année, notre reporter a rencontré des exilés vivant à Bamako suite à des conflits qui ont métamorphosé leur vie.

 

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Le Mali accueille de plus en plus d’exilés malgré la crise qui le secoue depuis mars 2012. Ils vivent dans des quartiers comme Kalaban, Marseille, Sangarébougou et Kabalabougou. Souvent ce sont des familles éclatées avec le père tombé sous les balles de l’ennemi et une mère obligée de se démultiplier pour subvenir aux besoins des enfants. Ces derniers portent les stigmates de la guerre et de l’absence d’un père qui peut être ne reviendra plus. Ils vivent dans des abris de fortune ou des maisons inachevées et dépourvues de nécessités primaires comme l’eau, l’électricité et des toilettes décentes.

Ces enfants exilés peuvent remercier le ciel pour ne pas avoir été capturés et transformés en « enfants soldats » ou en objets sexuels. Le cœur serré, les péripéties défilant tel un film western dans la tête, madame N’kulu Kalumba originaire de la République Démocratique du Congo, qu’elle a quitté depuis 1997 raconte « mon mari, un militaire, était mon seul soutien et celui de mes huit enfants. Au cours de la guerre civile dans mon pays, je l’ai perdu et mes quatre enfants ont été enlevés alors j’ai décidé de fuir avec les autres dont notamment ma petite fille de deux ans. C’était très dur, car nous avons fait un long parcours, en faisant tous genres de travaux. Nous avons traversé plus de huit pays jusqu’à Kuri (la frontière entre le Mali et le Burkina), ou nous sommes restés quelques temps. Ma petite fille a contracté une scoliose au dos à force d’être portée sur le dos. L’aîné de mes enfants mourut à Kuri et l’un d’eux contracta un traumatisme au cerveau mais grâce à l’aide de l’ONG « Médecins sans frontières » il a été urgemment hospitalisé à Bamako d’où notre présence au Mali. Le HCR et le gouvernement malien nous ont beaucoup aidés. Après quelques temps passés à Bamako, j’ai perdu ma belle-fille. Au début, c’était pas du tout facile mais Dieu merci nous essayons de nous adapter et de laisser le passé dernière nous. Aujourd’hui, ma petite fille atteint l’adolescence, elle a 16 ans et elle est en plus instruite. Je souhaite que la paix règne en Afrique car on vit avec la peur de ne pas revivre cette affreuse tragédie ».

Fodéba Kaba Diakité, président du collectif des réfugiés centrafricains, a quant à lui fui le quinze janvier dernier avec ses trois enfants. Présentement, ses enfants ne vont pas à l’école, ils passent leur journée à errer dans l’espoir de retrouver une vie meilleure. A côté de cet homme traumatisé par une chute inattendue et rapide, un enfant très précoce mais déboussolé du nom de Nsas Nakaba a tenu à nous parler. Il soutient que «la guerre m’a détruit, elle a divisé ma famille et m’a obligé à vivre dans des conditions que je n’aurai jamais imaginées avant. Je suis inquiet quant à mon avenir, ma vie, mes études. Vous nous parlez de la célébration de la journée de l’enfant africain mais il faut savoir que nous sommes encore africains et sur une terre d’Afrique que des africains ont tenté de nous tuer.»

La situation de ces enfants africains déchirés par la guerre interpelle les Etats puisque le temps passe vite et l’instinct de survie aidant, ils sont souvent obligés de prendre des chemins sinueux pour s’en sortir.

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