A l’instar des autres pays africains, notre pays a célébré la Journée africaine de lutte contre la drépanocytose, jeudi dernier à l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS). Le clou de la commémoration a été une conférence-débat organisée par l’Association malienne de lutte contre la drépanocytose (AMLUD). La rencontre était présidée par le représentant du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Cheick Tounkara, en présence d’un responsable d’INFSS, Djibril Mallé et de la secrétaire générale de l’AMLUD, Fanta Coulibaly. Etaient aussi présents le représentant des ambassadeurs de lutte contre la drépanocytose, Harouna Cissé et de nombre d’étudiants.
La Journée africaine de lutte contre la drépanocytose rappelle simplement que la drépanocytose reste un réel problème de santé publique dans nos pays qui doivent accomplir de gros efforts pour circonscrire sa progression. Les actions requises s’inscrivent dans la sensibilisation des Africains sur un fléau qui tue 50% des enfants atteints de la forme grave de la maladie (la forme SS) avant l’âge de 5 ans.
Dans son allocution, la secrétaire générale de l’AMLUD a rappelé que la Fédération des associations de lutte contre la drépanocytose en Afrique (FADLA) est née le 10 mai 1996 à Cotonou au Bénin. Depuis cette date consacre la Journée africaine de lutte contre la drépanocytose (une maladie génétique du sang). Par ailleurs, elle a rappelé le thème de la Journée : «Prise en charge de la drépanocytose, le guide, une approche de proximité» en vue d’améliorer la connaissance des étudiants d’écoles de la santé sur cette maladie et sa prise en charge médicale. Pour l’AMLUD qui entend mieux informer sur la drépanocytose, les jeunes adolescents constituent un groupe cible parce que ceux-ci auront à agir quand il le faut pour un avenir meilleur, a déclaré Fanta Coulibaly.
La responsable de l’AMLUD estime que le guide sur la maladie, conçu par les médecins de plusieurs pays, accompagnés de spécialistes de la drépanocytose et sur financement de la DCI de Monaco, contribuera à informer, avoir les soins de proximité mais surtout à alléger la souffrance des drépanocytaires. La secrétaire générale a informé que le gros problème des enfants drépanocytaires demeure l’absentéisme à l’école. Etant tout le temps malades, ils manquent beaucoup de cours à l’ école et des enseignants s’en plaignent. La pathologie touche plus de 120 millions de personnes dans le monde et affecte 1 à 3% de nouveau-nés en Afrique subsaharienne. Cependant bien qu’elle soit la maladie génétique, la plus répandue dans le monde, la drépanocytose demeure toujours absente de la liste des 17 maladies tropicales négligées et ne bénéfice pas de fonds spécifique comme le Sida, la tuberculose et le paludisme.
Dans son intervention, le représentant du ministre en charge de la Santé Cheick Tounkara a souligné que la maladie est une pandémie et touche plus d’une centaine de millions de personnes dans le monde. Son ampleur se traduit dans notre pays par une prévalence de l’ordre de 12% chez la population totale.
« La drépanocytose est une maladie qui amène de la souffrance psycho sociale voire économique pour les malades. Elle est source d’hospitalisation et d’absentéisme scolaire à cause de récurrentes crises douloureuses survenues, très souvent, imprévisible», a-t-il précisé.
Il s’est également appesanti sur le risque pour un couple porteur de trait drépanocytaire, de donner naissance à un enfant malade qui est de 25% à chaque grossesse. Il a informé la population qu’une enquête effectuée en 2005 atteste qu’ il y a 5000 à 6000 naissances drépanocytaires par an au Mali. Ces naissances ont besoin d’une prise en charge spécifique.
«Dans le domaine médical, des progrès notables ont été réalisés pour assurer une accessibilité géographique de la prise en charge et offrir des soins de qualité. Le représentant des ambassadeurs de lutte contre la drépanocytose a remercié l’ensembles des participants et félicité l’AMLUD, le gouvernement et la Première dame pour leur engagement en faveur de la bonne cause, celle des malades.
Aminata TRAORÉ
Source: Essor