La disparition du Professeur Ogobara Doumbo est une grande perte pour la nation malienne, mais aussi pour les amis du Mali comme le Professeur Joseph Brunet Jailly, qui loue son patriotisme, « un collègue qui restera pour moi le modèle que je m’efforcerai de suivre quelques années encore ». Il a transmis son patriotisme aux chercheurs qui ont travaillé auprès de lui, en leur donnant une formation rigoureuse, structurée, disciplinée… témoigne Joseph Brunet Jailly. Le Républicain publie, ci-dessus ce témoignage d’un collègue éploré.
Vous aurez appris le décès du Professeur Ogobara Doumbo, qui a fait toute sa carrière à Bamako, par conviction, parce qu’il pensait que la recherche de haut niveau était possible dans son pays, le Mali. Il n’a pas varié sur ce point, malgré tous les obstacles qu’il a rencontrés, et il s’est battu jour après jour pendant trois décennies pour arriver à le démontrer, et il y est parvenu de façon éclatante.
Il a transmis son patriotisme aux chercheurs qui ont travaillé auprès de lui, en leur donnant une formation rigoureuse, structurée, disciplinée, volontairement très compétitive, avant de les envoyer compléter leurs connaissances auprès des meilleures équipes étrangères, puis de leur offrir à Bamako même un cadre de travail de niveau international : de quoi lutter, chez certains, contre la tentation de l’émigration et, pour ceux qui choisirent de rester au pays, contre celle de la résignation et de la déchéance.
Ce modèle intransigeant sur la qualité des compétences et très exigeant quant au travail à fournir par chacun à toutes les étapes de sa formation et de sa carrière, devrait inspirer tous les ordres d’enseignement: c’est ce que la Nation malienne devrait offrir à sa jeunesse. Voilà ce que je retiens du Professeur Ogobara Doumbo, un collègue auquel me liaient une amitié et une admiration aussi profondes que tacites, un collègue qui restera pour moi le modèle que je m’efforcerai de suivre quelques années encore.
Joseph Brunet-Jailly
Source: Le Républicain