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« Je ne réponds pas aux provocations des jaloux saboteurs aux yeux de crocodile »

Où en est-on avec la feuille de route de la transition, deux mois après l’investiture du président et du vice-président de la transition ? Quels sont les succès enregistrés par le gouvernement de transition dans l’avènement du « Mali Koura » que nos concitoyens appellent de tous leurs vœux ?

 

Deux questions est au cœur de cette interview, que le président de la transition nous a accordée. C’était le week-end dernier, à son domicile de Djélibougou où, il nous a reçus à l’abri des regards indiscrets. Entretien.

Mr le président, les Maliens sont, de plus en plus convaincus, que les autorités de la transition ne seront pas à hauteur de la mission qui leur a été confiée et à date échue.

Pourquoi croient-ils cela ?

Parce que depuis deux mois, disent-ils, ils ne voient rien venir, ni dans la lutte contre le terrorisme, ni dans l’amélioration de la gouvernance. Tout se passe comme si vous faites du IBK sans IBK.

Moi, je travaille nuit et jour, sans ménager mon énergie. Je t’accorde des audiences aux partenaires toute la journée, jusqu’à des heures indues. Alors, que veulent-ils que je fasse de plus ?

Mr le président, depuis votre investiture, qu’avez-vous fait dans le domaine du rétablissement et du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ?

Nous y travaillons, même si nous n’en parlons pas beaucoup. Car, c’est un domaine ultra-sensible.

Et dans le domaine de la promotion de la bonne gouvernance, qu’avez-vous fait ou réussi ?

J’ai remis au procureur tous les rapports que j’ai trouvés sur mon bureau, afin que les personnes qui y sont incriminées soient interpellées et poursuivies devant la justice.

Mais pour quel résultat ? A notre connaissance, personne n’a été jusque-là inquiété pour avoir passé le dénier public à la casserole.

Ce n’est pas de ma faute, si les fossoyeurs du dénier public se la coulent douce.

Pourtant, vous avez promis de combattre la corruption et la délinquance financière de toutes vos forces. On ne dirait pas, non plus, que cette promesse serait tenue…

Elle sera tenue. Je vais m’entretenir avec le « Petit Dogonon » de Kassogué pour savoir ce qu’il prépare en douce.

Mr le président, qu’est-ce que vous avez réussi dans d’autres domaines clés, comme la refondation du système éducatif, les reformes politiques et institutionnelles, le pacte de stabilité sociale et l’organisation des élections générales ?

Pour l’instant, rien !

C’est, justement, pour cette raison que les Maliens s’impatientent, parce que selon eux, vous vous comportez comme dans un gouvernement normal, alors qu’il ne vous reste que 16 mois pour finir tous ces chantiers.

Je comprends leur impatience ; mais nous allons à notre rythme.

Un rythme jugé lent, très lent, par les populations et les syndicats, qui multiplient les appels à la grève…

Hey Allah ! J’aurais dû rester dans mon champ. Tranquillement. Je n’aurais jamais dû accepter ce poste de président de la transition. Mais le vin est tiré, il faut le boire.

Pourquoi le Conseil National de Transition peine-t-il à voir le jour ?

Seul mon fiston bien-aimé peut répondre à cette question.

Vous voulez parler de qui ?

Du colonel Assimi Goïta !

Mais c’est vous le président de la transition ou c’est lui ?

C’est moi ; mais c’est lui qui décide.

Que répondez-vous à ceux qui disent que le retard pris dans la mise en place du Conseil National de la Transition s’explique par le fait que vous voulez y placer un grand nombre de militaires ayant participé au putsch du 18 août dernier ?

Ecoutez, moi je ne réponds pas aux provocations des « jaloux saboteurs aux yeux de crocodile ».

Et si les autorités de la transition n’arrivent pas à tenir leurs engagements dans les 18 mois prescrits par la CEDEAO et la communauté internationale, que ferez-vous ?

Je n’ai pas compris le sens de votre question

Au cas où vous n’auriez pas pu tenir vos engagements durant les 18 mois à venir, allez-vous réclamer un délai supplémentaire à la CEDEAO ou à la communauté internationale ?

A l’heure où je vous parle, je n’en sais rien !

Mr le président, pourquoi hésitez-vous à dissoudre l’AEEM ?

On n’hésite pas, on y réfléchit avant d’agir. Efficacement.

Avez-vous un dernier mot à l’endroit de vos concitoyens ?

Je leur demande de soutenir les autorités de la transition, qui font de leur mieux pour l’avènement de ce « Mali nouveau » qu’ils appellent de leurs vœux, de ne pas prêter attention aux propos des « jaloux saboteurs aux yeux de crocodile ». Ils perdent leur temps. Nous, nous avançons. Même si c’est difficile. Quand c’est dur, ce sont les durs qui avancent.

 

Propos recueillis par Le Mollah Omar

Source : Canard Dechaine

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