Place de la République, mercredi 22 janvier 2014. L’honorable Issaka Sidibé vient d’être élu président de l’Assemblée nationale avec une majorité écrasante et confortable. Au moment de son élection, ce n’était pas évident pour un responsable d’une institution comme l’Assemblée nationale de se taper la poitrine tant les défis étaient difficiles à relever. Aussi, le Mali tentait en ce moment de sortir d’un KO sans précédent…
Après une année bien remplie, l’ ’’épicentre’’ de la politique malienne et le ‘’labo des lois’’ qui nous régissent présente un visage plutôt reluisant, à en croire le Directeur de Cabinet du président de l’Assemblée nationale, Mamadou Diallo. Zoom sur une année de travail parlementaire.
Quand l’honorable Issaka Sidibé prenait les rênes du perchoir, beaucoup d’observateurs avaient estimé que l’homme n’était pas un politique né et que cela pouvait constituer un handicap pour le parti majoritaire. Mais, à mesure que le temps passe, le président de l’Assemblée nationale a-t-il fait montre d’une maturité sans faille tant dans la gestion des hommes que celle des affaires de l’hémicycle. On ne le dira jamais assez, le président de l’Assemblée nationale trône à la tête de la 2è institution non pas pour faire de la figuration mais pour rendre service à la nation, clame son entourage.
En effet, trois (03) axes ont embelli les douze mois passés jusque-là au perchoir, il s’agit de l’amélioration du travail parlementaire ; le renforcement de la diplomatie parlementaire et l’amélioration des conditions de vie et de travail au sein de l’hémicycle.
Le premier point (l’amélioration du travail parlementaire) a amené les députés à voter avec diligence dans des délais raisonnables des lois dans l’intérêt supérieur du pays. L’Assemblée nationale sous Issaka Sidibé veut jouer sa partition dans la construction de la démocratie et montrer qu’elle n’est pas forcément une chambre d’enregistrement comme pensent certains Maliens. Ainsi des sessions ordinaires en passant par celles extraordinaires, les représentants des Maliens n’ont pas fait dans la dentelle quand il s’agit de passer à la moulinette les lois proposées par l’exécutif.
Au cours de l’année écoulées, 10 projets de lois dont celui concernant la commission justice, vérité et réconciliation ont été adoptés. Et seulement à l’occasion de la première session dite extraordinaire. Que dire de la session ordinaire d’avril considérée comme une étape importante dans le processus de normalisation de la vie de la nation. Cette session a vu 35 projets de loi adoptés dont le projet portant prévention et répression de l’enrichissement illicite et celui portant création du Comité militaire de suivi et de reforme des forces de Défense et de sécurité.
Une autre session dite extraordinaire tenue en juillet dernier a enregistré le vote de 23 projets de lois au nombre desquels on note avec insistance le projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2014, le projet de loi portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle des services publics, le projet de loi portant Code des Collectivités, et celui portant sursis à la révision annuelle des Listes électorales au titre de 2014.
A la session d’octobre dite budgétaire, nombre de projets de loi ont été votés notamment ceux portant création de l’Agence Nationale pour l’Emploi et le projet de loi relatif au collectif budgétaire.
La troisième session extraordinaire de décembre a permis aux députés d’adopter la loi des finances pour l’exercice budgétaire 2015.
C’est, en somme, un total de quatre-vingt (80) projets de loi qui sont passés sous le tamis des élus de la nation sous l’impulsion de Issaka Sidibé. Aussi, les députés ne se sont pas privés de veiller au contrôle de l’action gouvernementale. Ce qui a permis à des députés à travers leurs commissions de faire des descentes sur le terrain, nous a confié le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale.
Un vivier pour le renforcement de la démocratie
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Assemblée nationale apparaît comme un véritable vivier pour le renforcement de la démocratie malienne. En effet, l’opposition est bien représentée dans les instances de l’hémicycle et joue son rôle. Ce qui donne un visage reluisant à l’Assemblée nationale. « Depuis au temps du Coppo, (ndlr : collectif des partis politiques de l’opposition) nous n’avons plus vu une opposition aussi présente dans les débats… », a lancé, Ousmane Kane, un jeune que nous avons croîsé dans les couloirs de l’hémicycle. Pour lui, c’est la preuve de la vitalité de la démocratie malienne et du contexte créé par les plus hautes autorités.
Cet exercice a amené les députés à procéder à l’adoption de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (Dpg) du Premier ministre Moussa Mara, le 29 avril 2014 ; la mise en place de la Haute Cour de Justice et la prestation de serment de ses membres ; l’adoption de Résolutions sur la situation à Kidal ; les discussions à la faveur des questions d’actualité et des questions orales intéressant la vie de la nation malienne ; l’examen de la motion de censure de l’Opposition contre le Gouvernement Moussa Mara, le 18 juin 2014 ou encore les séances plénières à huis clos sur les pourparlers inter-maliens d’Alger, le 31 juillet 2014 et sur le document de synthèse relatif à un préaccord de paix, le 17 novembre 2014. L’Assemblée nationale a enregistré aussi au cours de l’année écoulée, avec bonheur, la visite et l’intervention du Président du Conseil de l’Union Européenne, Monsieur Hermann Van Rompuy, et l’adresse de Moncef Marzouki, ancien Président de la Tunisie.
Un retour sur la scène parlementaire sous-régionale, régionale et internationale
Les années de crise avaient cloué le parlement malien. C’est pourquoi dès l’entame de son mandant, le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé a insisté sur le retour de Bagadadji sur la scène sous-régionale, régionale et internationale. Toute chose qui a eu pour conséquence l’enregistrement de résultats appréciables. En effet, d’intenses activités diplomatiques ont été menées en 2014 au nombre desquelles : la levée de la mesure de suspension du Mali de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie ; la désignation du Mali pour abriter la 10e Conférence de l’Union Parlementaire de l’Organisation de la Conférence Islamique (UPCI), en 2015 ou encore les visites effectuées au Nigéria, au Maroc, au Burkina, au Venezuela, Iran, Algerie, Tchad… « C’est dans ce cadre que le Président Idriss Deby ITNO a annoncé la suppression de visa d’entrée pour les ressortissants maliens au Tchad », a indiqué le Directeur de Cabinet, Mamadou Diallo. Avant de souligner que le Président turc, Recep Tayip Erdogan a lui aussi décidé de doubler le nombre de bourses accordées aux étudiants maliens, passant ainsi de 24 à 50.
Somme toute, Issaka Sidibé a fait en sorte que l’Assemblée nationale du Mali soit présente à toutes les réunions statutaires de l’Union des Parlements africains (Upa), de l’Union Parlementaire des Etats membres de l’Oci (Upci) et de l’Union interparlementaire (Uip), a-t-il ajouté.
Les efforts du président de l’Assemblée nationale n’ont pas épargné outre mesure le dialogue social au Mali notamment en direction de la société civile, les organisations socioprofessionnelles, les jeunes, les femmes et surtout les relations entre la mosquée, l’Eglise et son institution. De quoi faire jouer un rôle d’accompagnement institutionnel avec tous ces partenaires.
Des conditions de travail améliorées
Le dicton militaire ne dit-il pas: « un homme, une mission, des moyens… ». Le président de l’Assemblée semble faire sien de ce dicton. Outre la dotation de matériel de bureau, des véhicules flambant neufs ont été livrés aux présidents des Commissions de travail, des Présidents des groupes parlementaires et de certains cadres administratifs. Histoire de faciliter leur travail de contrôle de l’action gouvernementale. On note aussi l’amélioration des primes et indemnités des députés et du personnel ; le démarrage des travaux de relecture du Règlement administratif de l’Assemblée Nationale ; la mise en chantier du projet de statut de la fonction publique parlementaire, entre autres.
Le président Issaka Sidibé a aussi fait de la solidarité une action ponctuelle au cours de l’année. Ce qui s’est traduit par le prélèvement par les députés sur leurs revenus d’une contribution volontaire de 10.000.000F Cfa pour venir en aide aux commerçants victimes des incendies ; la visite aux soldats maliens blessés à Kidal ; les appuis financiers à diverses corporations et associations socio-professionnelles pour la réalisation de leurs activités ou encore les multiples cadeaux offerts aux enfants déshérités du Mali à l’occasion des fêtes de noël…
C’est une année au pas de charge que le président de l’Assemblée nationale vient de finir avec le soutien de la majorité parlementaire. Une année 2014 marquée par un bilan qui parle de lui-même. Glorieux pour certains.
Alhassane H. Maïga
source : Le Matin