Plus de 10.000 migrants africains, principalement originaires du Soudan et d’Erythrée,
se sont à nouveau mobilisés. Ils se sont rassemblés, le 8 janvier, cette fois-ci devant le Parlement à Jérusalem, au quatrième jour de leur manifestation, pour faire entendre leurs revendications aux responsables politiques. Ils protestent contre le refus des autrorités israéliennes de leur accorder le droit d’asile et contre le placement en rétention de plusieurs centaines d’entre eux. De leur côté, une centaine de prisonniers ont entamé une grève de la faim depuis dimanche dernier.
Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Non à la prison, scandent les manifestants. Ils protestent contre la détention de centaines d’immigrés africains, dans la prison de Sarahonime, en plein désert. Depuis dimanche, 112 sont en grève de la faim.
Zemhret Redi, un manifestant érythréen déclare : « Nos frères en prison sont en grève de la faim. Ils demandent justice. Ils ne devraient pas être en prison car ce sont des réfugiés, pas des criminels. Ils nous ont appelés pour nous dire qu’ils souffraient. Certains sont malades. Ils ne sont pas soignés ».
La prison de Sarahonime ou le nouveau centre de détention de Holot, ouvert la journée. C’est ce qui attend les immigrés africains arrivés clandestinement en Israël ou tous ceux qui voient leurs visas expirer. Et ils sont de plus en plus nombreux. « Récemment, les autorités israéliennes ont arrêté de renouveler nos visas, et ont commencé à envoyer les gens en prison seulement parce que leurs visas avaient expiré », ajoute le manifestant érythréen.
Les immigrés demandent l’arrêt des détentions et l’examen de leur cas comme demandeur d’asile. Le gouvernement campe sur ces positions : ces immigrés sont des clandestins qui doivent retourner dans leur pays.
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Des soutiens aux migrants
Des députés de gauche sont venus apporter leur soutien, ainsi que l’écrivain israélien David Grossman, célèbre pour son action pour la paix.
« J’étais assis en train d’écrire, dit-il, quand j’ai vu les nouvelles, ça m’a effrayé : des dizaines de milliers de personnes, qui sont vraiment dans une situation très difficile, rassemblées dans la rue pour crier leur revendications et prier les Israéliens de prêter attention à eux. Ces gens ne peuvent pas retourner dans leur pays, c’est évident même pour Netanyahu et même s’il dit le contraire, la plupart d’entre eux sont des réfugiés politiques. Et ils sont en danger de mort s’ils reviennent chez eux.
Donc trouvons ceux qui sont vraiment en danger et laissons les vivre ici, insiste David Grossman. Et puis, il y a des gens qui ont immigré pour chercher du travail. La situation dans leur pays est peut-être moins dangereuse pour eux mais ils sont depuis longtemps en Israël, ils ont bâti leur vie ici, certains ont des enfants qui étudient. Ces gens doivent avoir l’autorisation de travailler. Le problème doit être résolu et il peut être résolu ».
rfi