En Irak, la crise politique continue. Depuis plusieurs mois, des milliers de personnes manifestent régulièrement dans les rues de la capitale, Bagdad, contre l’inaction et la corruption de la classe politique nationale. Ce mardi, une étape a été franchie: le Parlement a voté la levée de l’immunité de son propre président et de deux députés. Une enquête sur des accusations de corruption va donc être ouverte.
Les accusations sont venues du ministre de la Défense. Khalid al-Obeidi a accusé la semaine dernière le président du Parlement, Salim al-Joubouri, et d’autres députés de vouloir « faire voter des contrats d’armements douteux ».
Dans la foulée, le Premier ministre Haïder al-Abadi a interdit aux parlementaires mis en cause de quitter le territoire. Et ce mardi, l’Assemblée a donc voté la levée de l’immunité pour son président et deux députés.
Les accusés nient en bloc, mais ils devront répondre de leurs actes devant une commission parlementaire.
Le ministre de la Défense, celui-là même qui a lancé l’affaire, a aussi dû répondre devant le Parlement d’accusations de corruption, cette fois dans son propre ministère.
La situation est révélatrice des tensions politiquesen Irak. Depuis plusieurs mois, le Premier ministre ne parvient pas à former le gouvernement de technocrates qu’il avait promis pour mettre en place les réformes attendues.
Cette crise politique s’ajoute à une situation déjà particulièrement difficile pour l’Irak qui doit à la fois lutter contre l’organisation Etat islamique (EI) et trouver des solutions à la crise financière causée par la chute des prix du pétrole.
Source: RFI