Le président du Collectif pour la Refondation du Mali a bien voulu s’exprimer sur les récentes actualités. Une occasion pour le numéro 2 de la commission défense de fustiger les usurpateurs d’identité qui agissent au nom des populations qui désavouent certains agissements.
Le Témoin : Après la Sortie de la CEDEAO, peut-on envisager un dialogue de conciliation au divorce annoncé par l’AES ?
Fousseini DIAWARA : On aurait pu parler le même langage avec la conférence des chefs d’États s’il n’y avait pas de fuite en avant. S’ils avaient reconnu leur part de responsabilité dans les incidences des sanctions adoptées contre nos populations, l’espoir était permis. Avec des gens qui sont dans la mauvaise foi et posent des actes illégaux, l’AES ne peut cautionner ces leaders qui n’ont pas la pleine conscience des actes posés sur le long terme préjudiciable aux peuples souverains.
Après l’installation du comité du Dialogue direct, peut-on dire que le Mali a sa posologie indiquée ?
Je rappelle qu’avec Alger, on cherchait la paix mais les médiateurs et la France avaient des agendas cachés d’où l’arrêt avec effet immédiat après des années à tourner en rond. Les hautes autorités entendent imposer la paix via nos valeurs sociétales. Toutes les forces actives peuvent faciliter des solutions qui mettront en avant notre destin commun. On pourra aussi extirper les ennemis et leurs taupes de nos rangs pour des alternatives pérennes afin que les plaies provoquées par la crise soient cicatrisées.
En tant que vice-président de la commission défense du parlement, savez où nous en sommes avec la reconquête du territoire ?
Que le peuple sache que l’étape de la montée en puissance est close. Nous sommes à l’ère de la stabilisation et j’invite à l’union les Maliens qui furent manipulés par ceux-là qui ne prônent pas le bon voisinage ainsi que les réelles valeurs religieuses du vivre-ensemble. Tous ceux qui ont du sang sur les mains seront jugés et ceux qui détiennent des armes contre le Mali éternel seront détruits.
Qu’est ce qui explique les récentes adhésions au COREMA dans un contexte où la politique est vue comme un jeu de dupes ?
Sachez que nous avons beaucoup de demandes d’adhésions dont des notabilités et chefferies. Ces leaders coutumiers qui vivent avec des populations sont frustrés de constater que des individus de leurs localités, basés à Bamako, se servent de leur nom pour représenter leur intérêts. Ces derniers mobilisent ainsi des fonds auprès du gouvernement alors que s’ils sont sur le terrain. Ce sont des cailloux lancés à leur endroit. Désormais les populations ne se reconnaissent plus en ces chefs devenus des notables de Bamako. Le COREMA reste une alternative pour leurs revendications afin que leurs voix soient portées au sommet de l’État auprès de qui de droit.
Votre mot de la fin
Le Mali vit un moment difficile économiquement et financièrement. Après la promotion de la souveraineté ces temps-ci, le gouvernement a oublié l’économie car ce n’est pas au président de travailler à la place des ministres. Le manque de solutions amène à ce que le Colonel Assimi Goita mette la main à la poche : le gouvernement doit se ressaisir et rendre plus visible son plan d’actions gouvernementales soumis à l’approbation du CNT au nom du peuple pour atténuer la conjoncture.
Propos recueillis par I. Keita