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Interview de la coordinatrice du programme Watershed au Mali : « Repenser nos liens avec l’eau… » Dixit Mme Traoré Afou Chantal Bengaly.

C’est entre deux ( 2) réunions du programme, dans les locaux de Wetlands International que Madame Traoré Afou Chantal Bengaly a accepté de nous accorder quelques instants pour apporter des réponses à des questions que nous nous posons sur le programme Watershed au Mali. Cette nouvelle initiative de la coopération Néerlandaise dans le secteur de l’eau potable et l’assainissement aborde les thématiques assez spécifiques : de la citoyenneté, de la gouvernance, de la qualité de l’eau, de l’accès de tous à la ressource .Pour la deuxième année de son exécution la coordinatrice aborde dans cet entretien, le bilan de l’exercice précèdent, tout en se réjouissant de la qualité du partenariat avec les acteurs locaux, elle parle aussi des perspectives de ce programme quinquennal. Suivez le regard de la coordinatrice qui étale toute la stratégie mise en place pour le secteur AEPHA, tout en mettant en exergue le rôle centrale de la veille citoyenne comme outil du suivi et de rédévabilité.

Est-ce, en quelques mots vous pouvez nous rappeler, qu’est-ce que le programme Watershed ?

La Coordinatrice : Le programme Watershed est un partenariat stratégique entre des ONG Néerlandaises et le ministère des affaires étrangères (Néerlandaises) qui assure le financement, au Mali le lead est assuré par Wetlands International. C’est un programme quinquennal qui a déjà débuté, bientôt deux ans, l’objectif principal étant d’améliorer la gouvernance de la ressource eau, en mettant l’accent sur l’implication systématique  de la société civile dans tout ce qui est gouvernance de la gestion de la ressource eau.

Qu’est-ce que vous retenez de cette première année pratique d’application effective sur le terrain avec vos partenaires locaux ?

La Coordinatrice : Pour le programme du Mali, nous avons 3 partenaires locaux de mise en œuvre à savoir : la CN/CIEPA (Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement), CAEB(le Conseil et Appui pour l’Education à la Base) ; le Réseau des Journalistes pour la Promotion de l’Eau Potable et l’Assainissement). Pour moi, 2017 a été une année très fructueuse en ce sens que la collaboration entre le consortium de Watershed et les 3 organisations a été très fructueuse parce que toutes les activités planifiées pour l’année ont été exécutées. Evidemment qu’il y a des difficultés notamment dans la région de Mopti à cause de l’insécurité, ou on aurait bien voulu impliquer plus d’organisations de la société civile et des médias. Pendant, cette année d’application nous avons mené des études et recherches qui dans l’avenir pourrons nous aider dans nos actions de plaidoyer et aussi contribuer à la bonne gouvernance du secteur.

Vous avez tout de suite fait allusion à l’insécurité dans la région de Mopti, concrètement à quel niveau cette insécurité impacte le programme ?

La Coordinatrice : L’insécurité n’impacte pas totalement le programme, mais disons qu’elle handicape un peu l’implication surtout des Organisations Communautaires de Base (OCB) au niveau des cercles, c’est dire que dans ces espaces désormais même le déplacement physiqueest un défi. Pour le renforcement des capacités, on aurait bien voulu avoir le maximum d’OCB des cercles et des communes pour nous accompagner dans le renforcement des capacités des acteurs. Bien entendu que les OCB ne sont pas les seuls acteurs, il y a aussi les services techniques qui désormais pour la plupart à cause de l’insécurité sont basés  à Sevaré ou Mopti ville, donc plus accessibles.

Dans l’une de vos réponses tout de suite vous parler de satisfaction, est-ce à dire que vous êtes convaincu de l’utilité de ce programme pour le Mali ?

 La Coordinatrice : Je suis convaincue de l’utilité de ce programme pour le Mali pour deux (2) raisons : la 1ère  des raisons, à travers ce programme nous avons pu réaliser  une étude  sur l’analyse des politiques qui régissent le secteur WASH-GIRE au Mali.

L’un des défis majeur constaté pendant l’analyse des politiques du secteur Eau, Hygiène et Assainissement demeure la  coordination d’un ensemble d’acteurs dans la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau.Ce défi devient particulièrement plus important avec le nombre d’institutions impliquées et la diversité des profils organisationnels, des approches thématiques et des outils de mise en œuvre et de suivi.L’une des conditions de réussite de la mise en œuvre de la politique nationale de l’eau au Mali dépend, non seulement de la prise en compte de ce défi, mais également, de l’identification d’actions stratégiques permettant de créer une meilleure synergie entre les acteurs des deux secteurs. Un autre plus grand défi est le faible ou voire même le manque de collaboration entre les différents ministères tutelles ainsi que leurs services rattachés en charge du secteur WASH-GIRE. Travailler en vase clos avec des ressources financières et humaines distinctes et des emplacements géographiques différents pour les programmes WASH et GIRE n’est pas nécessairement un problème en tant que tel mais c’est un problème s’il n’y a pas de mécanismes de coordination adéquats.

L’application des mesures législatives en vigueur souffre de la profusion et la complexité des textes liés à la gestion de l’eau qui sont peu connus des structures chargées de les appliquer encore moins des différents usagers de l’eau.

Pour remédier à ces défis, le gouvernement du Mali doit s’atteler à l’harmonisation des deux sous-secteurs sur le plan institutionnel et juridique afin d’intensifier la collaboration au sein du gouvernement et d’autres acteurs et d’élaborer des stratégies de programmation conjointes et d’évaluation des propositions WASH.

Cette année nous sommes en train d’élaborer une note politique qui va faire la synthèse de cette recherche sur l’analyse des politiques qui régit le secteur WASH-GIRE.

Il faut signaler que  la mobilisation des organisations de la société civile, des media, des services techniques autour du programme est  essentielle pour sa mise en œuvre Le plus grand défi du programme est d’arriver ensemble à repenser nos liens avec le secteur eau en même temps proposé des solutions pour son bien-être .

En 2017, nous avons aussi réussi à mettre en place une alliance citoyenne pour l’accès à l’eau et l’assainissement dénommée « ACEA » composée : d’organisations de la société civile et aussi des organisations de défense des droits de l’homme. Un autre point de satisfaction est l’implication des services techniques dans l’exécution du programme, ils ont pleinement participé aux différentes activités.

Un autre acquis pour 2017 est que, au moment de l’analyse du contexte, nous avons constaté qu’il ya des difficultés pour le partage des données sur le secteur, c’est pourquoi depuis ce constat, nous avons entamé des discussions avec une série d’activité pour la mise en place d’un portail sur la qualité de l’eau. Je suis heureuse de noter que ce portail a été mise en place, l’ABFN pilote actuellement ce portail et désormais les données sont partagées. Je tiens à préciser ici que l’idée de mettre en place un portail sur la qualité de l’eau est du programme Watershed et ses partenaires au Mali, alors nous sommes très heureux de constater que ce soit de nos jours un service étatique qui gère cette initiative

Propos recueillis par Youba KONATE

Source: Aujourd’hui-Mali

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