Pour réclamer leur intégration dans le processus du Mécanisme Opérationnel de Coordination, certains mouvements armés menacent de saboter la tenue des élections au Nord Mali.
Vendredi dernier, 6 juillet 2018, à Gao, cinq mouvements armés ont assiégé le Conseil régional pour réclamer non seulement leur intégration au Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) mais aussi leur participation à la sécurisation des élections présidentielles dans le Nord du pays.
Le dimanche 9 juillet, à Kidal, la CMA a tenu sa réunion ordinaire du Comité Directeur élargi aux Coordinateurs des Bureaux Régionaux, aux Commandants de Zones militaires et aux Délégués au sein du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), pour se prononcer sur divers sujets notamment la mise en œuvre de l’Accord d’Alger et les élections présidentielles du 29 juillet prochain.
Pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, la réunion a salué l’annonce de la mise en place des autorités intérimaires au niveau des cercles et recommande celles des communes en vue de rapprocher les services sociaux de base des populations.
Et, en ce qui concerne les élections présidentielles, pour l’instant, selon le communiqué, aucun engagement politique n’a été pris vis-à-vis d’un quelconque candidat pour accorder le soutien des mouvements de l’Azawad. Toutefois, précise le communiqué, si la CMA devrait donner un mot d’ordre pour un candidat, il sera en faveur de celui qui s’engagerait fermement à la mise en œuvre intégrale et diligente des dispositions de l’Accord d’Alger.
Le mardi 26 juin, une rencontre des parties signataires de l’Accord d’Alger II s’est tenue, à Bamako, pour rapprocher les points de vue des uns et des autres sur la nomination d’un Préfet dans la Zone de Gourma Rharous. Malheureusement, ladite rencontre s’est terminée sans que les acteurs ne s’entendent sur le sujet.
Face à ses divergences au sein des Groupes armés sur la mise en œuvre de l’Accord d’Alger II, le Représentant de l’Union Européenne, Alain Holleville, estime que ce n’est pas surprenant de voir les groupes armés s’opposer.
«C’est un Accord politique et tous les Accords politiques de paix prennent du temps », reconnait le Diplomate européen qui pense qu’il faut aller de l’avant, pour que la paix revienne au Mali.
L’ambigüité des mouvements armés constitue un obstacle au processus de paix en cours et une menace sur la tenue des élections présidentielles de ce mois de juillet 2018.
Pour bon nombre de Maliens, il y a manque de sincérité au niveau des Groupes armés signataires de l’Accord dans la mise en œuvre de l’Accord de paix en question. D’autres estiment aussi que cette situation de menace perpétuelle engendrée par les Groupes armés n’est pas de nature à rassurer pour la bonne marche du processus électoral en cours.
Habi Sankoré
Le SOFT