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Instauration de carte de séjour à Kidal : Bras de fer entre la CMA et le CSA

Malgré ses rectificatifs selon lesquelles « la carte de séjour ne concerne pas les Maliens », le président de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ne rassure plus d’aucun quand il répond à Ahmed Boutache (CSA) : « Notre décision demeure valable. Elle n’est pas nulle et ses effets continuent à s’exercer sur notre territoire…).

Le 30 janvier 2019, la CMA s’est fendu deux décisions, dont le premier N° 09/2019/CD/CMA portant mise en place d’une opération de police de sécurisation et le second n°10 /2019/CD/CMA, relatif aux dispositions générales concernant le traitement de certains aspects jugés d’utilité publique.

Comme arguments, le président de la CMA Al Aghabass Ag Intallah évoque la ‘’défiguration’’ de Kidal « par les activités d’orpaillage, de la frontière algérienne jusque dans la commune de Kidal » avec comme inconvénients l’envahissement de la ville et ses environs par des Soudanais, des Ghanéens, des Burkinabé, des Nigérians, des Nigériens, des Tchadiens et plusieurs autres nationalités. Mais aussi l’insécurité, la prostitution, le meurtre, le développement d’activités commerciales inquiétantes et clandestines « d’alcool et de stupéfiant menaçant dangereusement la jeunesse et la région ». D’où l’idée d’instaurer une carte de séjour.

« Comme l’Etat est suffisamment absent dans notre région, il revient donc à la CMA de prendre des mesures réglementaires pour protéger et sécuriser nos populations, avec les nombreux étrangers qui envahissent nos localités dans le cadre de l’orpaillage. Il est important que nous sachions qui entre et sort de Kidal. Il important que nous sachions ce qui se passe sur les sites d’orpaillage. Récemment, des Soudanais se sont bagarrés, s’en est suivie mort d’hommes. Donc, nous ne pouvons pas être des spectateurs sur notre territoire. C’est pourquoi, nous avons décidé d’instituer une carte de séjour pour les étrangers. Les maliens ne sont pas concernés parce qu’ils sont chez eux. Nous sommes toujours favorables à l’application de l’Accord issu du processus d’Alger. Et notre décision est en phase avec ce texte », a longuement justifié Intallah à un confrère de la place.

Si le président de la CMA estime que ces décisions ne violent nulle part les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation, elles ont suscité un tollé au sein de l’opinion publique malienne et n’a pas laissé indifférent le Comité de suivi de l’accord (CSA) qui a déclaré illégales ces positions des ex-rebelles, violant l’Accord pour la Paix. C’était le lundi 18 février dernier.

Cette mise en garde n’a pas ébranlé la détermination de la CMA, dont le président dira que « le président du Comité de suivi de l’accord (CSA), Ahmed Boutache nous a mal compris ». Al Aghabass Ag Intallah persiste et signe : « Notre décision demeure valable. Elle n’est pas nulle et ses effets continuent à s’exercer sur notre territoire et sur nos populations pour leur bien-être, dans un temps bien précis. Encore une fois de plus, nous sommes dans l’Accord et nous demandons son application intégrale ». Un bras de fer s’amorce donc entre les ex-rebelles et le CSA. Les jours à venir restent décisifs dans ce différend latent.

C.D.A

Le Soft

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