Dans le souci d’améliorer le suivi des actions au niveau local en vue de s’assurer de la qualité de ses formations, le «Projet Développement des Compétences et Emploi Jeunes » (PROCEJ), a réalisé une Enquête de suivi d’insertion professionnelle et la satisfaction des jeunes formés dans le cadre du programme de formation de courte durée mis en œuvre en partenariat avec la DNFP.
Les résultats de cette étude ont été publiés ce mercredi 13 mai 2020 ; au cours d’une visioconférence au siège du PROCEJ à l’ACI 2000. C’était en présence du Coordinateur général du PROCEJ, Drissa BALLO, avec en ligne vidéo, les responsables de l’ONEF, et d’un bureau d’étude privé (BEFACO. L’enquête a été réalisée par l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle(ONEF).
L’objectif de cette étude était de mesurer le niveau d’insertion professionnelle et de satisfaction des jeunes formés à travers le programme de formation par apprentissage de type alterné mis en œuvre par la DNFP.
Elle a mis en avant les difficultés d’entrer sur le marché du travail puisque 35,1% des bénéficiaires sont en situation de chômage 2 à 3 ans après leur formation. En plus, l’enquête a montré que sur l’ensemble des bénéficiaires enquêtés, plus de 5 bénéficiaires sur 10 sont des célibataires et près de la moitié est mariée.
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 426 jeunes formés dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao, tirés au hasard dans une base de sondage de 2 934 jeunes. La gestion et la supervision de l’opération ont été assurées par la Direction Générale de l’ONEF avec l’appui technique de l’Unité de Suivi et Evaluation du PROCEJ et la DNFP.
La population de bénéficiaires compte 2 934 individus, dont 61% sont des hommes et 39% de femmes. Parmi les bénéficiaires, 72,9% résident dans la région de Mopti, 22,5% à Gao et 4,6% à Tombouctou.
Par rapport aux secteurs d’activité, 52,9% des bénéficiaires ont été formés dans le secteur de l’agroalimentaire et 47,1% dans l’artisanat/BTP. Les jeunes de 15-35 ans représentent 96,3% de l’effectif total. La majorité (51%) des bénéficiaires ont le niveau fondamental et 29,7% n’ont aucun niveau.
A travers la formation suivie, la quasi-totalité (99,4%) des bénéficiaires ont acquis des compétences qu’ils n’avaient pas. Globalement, le taux d’insertion des bénéficiaires est de 61,7%, dont 68,7% pour les hommes et 50,7% pour les femmes. Suivant la tranche d’âge, le taux d’insertion des bénéficiaires âgés de 25-35 ans est le plus élevé (64%), suivi de la tranche 15-24 ans avec 60,1% et enfin la tranche 36-40 ans avec 58,9%.
L’analyse du taux d’insertion par sexe montre qu’aucune femme de 36-40 ans n’occupe un emploi. Par contre, on note que le plus fort taux d’insertion des hommes a été enregistré dans la même tranche d’âge, soit 75,9%.
Le degré de satisfaction global des bénéficiaires est de 78,2%, dont un taux de satisfaction des femmes (84,4%) supérieur à celui des hommes (74,2%).
Sur les 1 810 bénéficiaires en emploi au moment de l’enquête, 55,2% sont des salariés, 33,2% travaillent pour leur propre compte. Le taux d’insertion des bénéficiaires est de 61,7%, dont 68,7% pour les hommes et 50,7% pour les femmes. Un peu plus de la moitié (50,3%) ont obtenu leur emploi par relation personnelle et 33,9% directement auprès de l’employeur.
Parmi les bénéficiaires en emploi, 51,3% exercent leur activité dans le secteur artisanat et 31,4% dans le secteur agroalimentaire. Par secteur institutionnel, 87,9% des bénéficiaires sont les entreprises privées et 12,1% dans les ménages. Moins de 8% des bénéficiaires gagnent un revenu moyen par mois plus de 100 000 F CFA et 66 bénéficiaires travaillent sous contrat écrit. Près de 93% trouvent que leur emploi est en adéquation avec la formation reçue et 5,1% ont émis un avis contraire.
Pour rappel, le programme décentralisé de formation de courte durée mis en œuvre en partenariat avec la DNFP visait à terme la formation de 20 000 jeunes dont 50% recevront des kits d’insertion. Les activités du programme ont démarré en 2015 et à la date d’aujourd’hui environ 23 000 jeunes ont été enrôlés. C’est dans ce contexte que 2 934 jeunes ont été placés en formation entre 2016 et 2017 dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin