L’insécurité au Mali “continue à se développer et gagne de façon progressive le centre du pays”, affirme un rapport intermédiaire de l’ONU, en précisant que plusieurs signataires de l’accord politique de 2015 reconnaissent perdre de leurs pouvoirs.
Des représentants des groupes armés Plateforme et CMA (Coordination du mouvement de l’Azawad) ont constaté un “déclin progressif de leur influence dans des zones qui étaient traditionnellement sous leur contrôle direct ou indirect”, précise ce rapport d’experts onusiens, remis aux 15 membres du Conseil de sécurité Selon un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat, le groupe d’experts “juge que toutes les parties sont responsables des retards actuels” à l’application de l’accord. Mais qu’à ce stade, “le processus n’est pas bloqué à un point où aucune avancée ne pourrait plus être réalisée”, estime la même source.
Le rapport final de ces experts est attendu d’ici au 1er septembre.
Centre du Mali :
L’Etat renforce sa présence
Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a assuré que l’Etat était “de plus en plus présent” dans le centre du pays et a invité les acteurs politiques à se préparer à l’élection présidentielle, prévue en juillet.
Maïga, en visite le 11 février dans la région de Mopti, dans le centre, où l’armée a lancé une opération pour faire reculer les groupes jihadistes, qui y sont particulièrement actifs, avait annoncé à cette occasion la date du 29 juillet pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle. “Il est clair qu’avec notre nouveau dispositif sécuritaire, progressivement, l’administration retournera selon un calendrier désormais connu sur le terrain”, a-t-il déclaré lundi à la presse étrangère, au lendemain d’une nouvelle visite, de 48 heures, dans la région de Ségou (centre).
Assassinat de journalistes de RFI :
Un juge français à Bamako pour enquêter
Le juge anti-terroriste français chargé d’enquêter sur l’assassinat de deux journalistes de Radio France internationale (RFI) en 2013 à Kidal dans le nord du Mali, a pu se rendre début février à Bamako, a annoncé l’association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
“Le juge (Jean-Marc) Herbaut s’est rendu au Mali quatre ans après les faits”, a déclaré samedi Danièle Gonod, présidente de l’association lors de sa 5ème assemblée générale qui s’est tenue à Paris. Mme Gonod a précisé que lors de ce déplacement de plusieurs jours en février, le juge Herbaut était accompagné de deux autres magistrats anti-terroristes, l’un enquêtant sur l’attaque commise à Bamako le 5 mars 2015 contre le restaurant La Terrasse (5 morts), et l’autre sur celle menée contre l’hôtel Radisson de la capitale malienne le 20 novembre 2015 (22 morts).
Le juge Herbaut est resté à Bamako, sans pouvoir se rendre à Kidal, en raison de l’insécurité qui y règne.
C’est la première fois qu’un juge chargé de l’enquête sur la mort des deux journalistes peut se rendre au Mali, ce qui, pour l’association, représente “une avancée importante”.
Source: L’ Aube