La politique urbaine au Mali est ce qui a de plus raté. Des prévisions ne s’étant pas faites, on rencontre toutes sortes d’amalgames quand il s’agit de la gestion de nos voies publiques. Le cas de la route de Kalabancoro-Kabala en est un exemple palpable.
La situation de la route de Kalabancoro-Kabala se passe de tout commentaire. Le lancement des travaux de réaménagement en vue de l’agrandissement de ladite voie donne une toute autre version aux citoyens, celle de la détérioration de l’état de cette route. Pour qui connait cette étroite route menant à l’université de Kabala, ça dépassera son entendement lorsqu’il apprend qu’une autre partie de la même voie a été retranchée pour en faire un passage de motocycliste. Juste un travail bâclé, faisant subir tous genres de déboires à la population, ainsi qu’aux usagers.
Les vendeurs aux confins de la route ont été obligés d’enlever les hangars se trouvant devant leur magasin. En conséquence, ceux-ci se trouvent exposés au soleil. Chose acceptée parce que le désir de tout un chacun reste l’agrandissement de cette voie gage de la diminution des accidents. Mais le remords est au rendez-vous. Les espoirs seraient déjà déçus parce que la promesse, telle que comprise par les citoyens, n’aurait pas été tenue.
L’état de détérioration de cette voie se trouvait sur toutes les lèvres et beaucoup plus maintenant. Jadis, on se plaignait des nombreux accidents dont étaient auteurs les conducteurs de bennes. Mais aujourd’hui, ces incidents ont augmenté. Si autrefois la cause était l’absence de ralentisseurs de vitesse, de nos jours, c’est plutôt le rétrécissement de la voie. L’augmentation promise n’est pas au rendez-vous parce que le plan adopté pour éviter les accidents n’est pas adapté à une voie comme celle-ci. Cela constitue une autre promesse ratée de Soumeylou Boubeye Maiga.
Ce travail de réaménagement a juste été un bon débarras visant à montrer aux étudiants, qui ne cessaient de se plaindre de l’état piteux de cette route, que le gouvernement songe à leur cause. Mais ce qui est sûr, au rythme auquel vont les choses, s’il n’y a pas de modification, à la rentrée prochaine, les mêmes revendications tomberont parce que les attentes auront été déçues. La population ainsi que les usagers demandent une route plus digne. Si vous cassez, tâchez de construire quelque chose de mieux, mais ne cassez pas pour causer plus de désordre.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays