Les trois structures constituent le puissant trio autour duquel tourne l’ensemble du système de la sécurité nationale. Avec le coup de balai consécutif à l’avènement du Gouvernement Boubou Cissé, tous qu’on conviennent que du sang neuf prometteur a été injecté au système par la nomination d’un nouveau directeur général pour chacune desdites structures.
Dans chacun d’entre elles aussi, les travailleurs admettent une bienveillante et admirable détermination à redresser une barre manifestement peu enviable. C’est dire que l’arbre ne saurait cacher la forêt car une crise du système social malien est loin d’être circonscrite. Ce n’est pas la nouvelle directrice de Caisse Malienne de Sécurité Sociale qui dira le contraire, et pour cause. La CMSS, de source bien introduite, fait figure de legs très insidieusement empoisonné, au regard du malaise de trésorerie assez criant pour que les principaux partenaires de l’assurance – maladie sortent peu à peu de leur silence. Il s’agit notamment des pharmaciens et autres structures sanitaires qui sont confinés depuis longtemps dans le carcan dramatique d’impayés cumulés au niveau du trésor. «Les factures ne sont jamais réglés sans pressions. Et quand elles le sont, le paiement n’est jamais effectué que par petites doses de calmants», a commenté un membre de l’Ordre des Pharmaciens du Mali, en confiant au passage qu’il ne s’est jamais passé une année où les arriérés de l’année ont été soldés à l’échéance indiquée, soit le 15 janvier chaque nouvel exercice budgétaire. Le hic est que du cumul des arriérés, explique-t-on, pourrait déboucher un arrêt définitif d’un mécanisme qui soulage les usagers de 70% des prestations et coûts des médicaments. Et pourtant, les contributions en la matière sont systématiquement prélevées du revenu des bénéficiaires à l’origine, de la même façon qu’il s’opère à l’INPS, qui ne se porte guère mieux.
De plus de 10 milliards en 2017, les recettes ont chuté à 700 millions alors que les prévisions annonçaient au moins 9 milliards la même année. Les recettes connaissent ainsi une chute drastique incompréhensible car les contributions sont tout aussi systématiques et tombent régulièrement dans les comptes. La contre-performance de l’Institut National de Prévoyance Social ne peut tenir en définitive que de la malversation couverte par des investissements improductifs et des nombreux achats sans besoin.
Par exemple, l’INPS est la structure sociale qui dispose de plus de bâtiments mais qui recours à la location pour abriter certaines de ses structures. Autant de pratiques qui risquent de porter un coup de grâce au système des retraité et de sécurité social des travailleurs et de leurs familles si des mesures urgentes ne sont prises par le nouveau directoire pour remonter la pente.
A KEÏTA/Le Témoin