Dans plusieurs quartiers de Bamako, les scènes de désolation se multiplient ce dernières semaines. Les maisons s’effondrent fréquemment, le lot des sans-abris grossit. De plus en plus de personnes meurent emportées par les eaux ou tuées par les effondrements de bâtiments.
Pourtant, depuis avril et mai 2024, les services météorologiques avaient prévenu contre les risques d’une saison pluvieuse abondamment arrosée. Les routes, en mauvais état pour la plupart, sont devenues impraticables. Les usagers s’exposent constamment risques d’accidents à force de se livrer à des gymkhanas entre les nids-de-poule souvent remplis d’eau. Comme pour aggraver cette situation, des travaux de curage et d’élargissement des fosses, entamés sur le tard, sont en cours sur plusieurs voies. Les travaux ont nécessité ça et là la démolition sans ménagement de nombreux kiosques installés au-dessus des fosses sous le regard impuissant de leurs propriétaires. Cette situation a été durement ressentie dans des quartiers tels que Kalabancoro.
Il est évident que si elles avaient été réalisées, avant l’hivernage, cela aurait évité de tels désagréments, ainsi que la stagnation des eaux en de nombreux endroits du fait de l’obstruction des voies d’écoulement.
La situation est préoccupante et loin de connaître son épilogue, l’hivernage n’étant pas encore terminée. Un Véritable drame humain a ciel ouvert. A qui la faute ? La responsabilité incombe autant aux autorités du pays qu’aux populations victimes de ces sinistres. Les autorités sont coupables de ne pas avoir pris en amont les mesures nécessaires. Allez savoir les raisons de leur laxisme ! Les populations quant à elles sont comptables du fait d’avoir choisi de s’installer sur des passages naturels des eaux, augmentant ainsi les risques d’inondation. Ainsi la forfaiture des premières n’a d’égale que l’incivisme des secondes.
Drissa Togola
Source : Le Challenger