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Inondation causant des morts et des dégâts matériels à Bamako : Les causes se trouvent entre l’irresponsabilité des autorités et l’incivisme des populations !

Le jeudi 16 mai 2019, une pluie diluvienne s’est rabattue sur la ville de Bamako. Par conséquent, certains quartiers comme Daoudabougou ‘’Kôkô’, ’Sogoniko notamment le cimetière, Faladié (garabale), Niamacoro et bien d’autres ont été malheureusement touchés par des inondations qui ont non seulement causés des dégâts matériels mais aussi des morts. Nous avons fait un tour de dans certains de ces quartiers touchés.

 

La première pluie de cette année a été forte. Elle a fait plusieurs victimes dans pas de quartiers. D’abord à Sogoniko où nous avons fait un tour, une bonne partie du côté Est du mur du cimetière s’est écroulée suite à cette inondation. Selon Boubacar Dramé, chargé des petits travaux dudit cimetière, l’eau avait déterré les squelettes de certaines tombes qui ont été vite ramassées par lui et un certain Bamba pour les mettre à l’abri dans des trous. Outre cela, au Sud comme au Nord, certaines parties du mur ont également été effondrées. Suite à ce drame, il était possible de voir moult personnes refaire les tombes de leurs connaissances décédées.

Sans langue de bois, beaucoup des habitants de ce quartier pointent de doigt Jeanmille Bittar pour avoir occupé le passage de l’eau non loin du cimetière.  «Jeanmille a bouché le passage normal de l’eau du marigot lors de la construction de sa gare routière. Pour ce faire, il a mis quelques jours en train de boucher la voie normale du passage d’eau avec des graviers et les bétons de ciment. Il est responsable de ce qui se passe, mais la situation sera difficilement gérée parce que ceux qui sont censés gérer le problème sont tous corrompus », nous confie un habitant de Sogoniko très en colère contre l’opérateur économique Bittar.

Près du cimetière, certaines familles ont été également atteintes, des bouteilles imbibées étaient mises sous le soleil en plus du mur d’une famille qui était endommagé.

À Faladié’’garbale’’ (marché des bétails), nous nous sommes adressés au commerçant Drissa Poudiougou, qui nous a laissé entendre qui deplore la perte de plusieurs de leurs bétails .Aussi, affirme-t-il que l’eau a fait tomber tous leurs hangars. Au-delà de cet aspect, Poudjougou nous a également confié le cas de son voisin : « Ici ça va mieux, excepter ces petits problèmes, la pluie n’a pas fait d’autres dégâts comparativement à ce qui est arrivé à mon voisin de Niamacoro. Celui-là a perdu sa maison et certains de ses biens matériels qui sont partis à l’eau ».

A Niamakoro kôkô une des zones les plus touchées par cette inondation, nous avons approchés le vieux Soma Traoré, âgé de plus de 80 ans. Le visage, il nous confie : « J’avais treize chambres construites ici, il n’y a que deux qui me sont restées. Je suis à Daoudabougou il y a plus de 70 ans, mais nous avons déménagé ici en 2001, je n’ai jamais vu une telle quantité d’eau. Toute ma maison a été effondrée, mes quatre animaux sont tous morts, les habits, chaises, matelas, et bien d’autres choses que je ne saurais calculer tous mes biens qui sont partis à l’eau. Toute ma famille vit ailleurs actuellement. » . Ce dernier, sans mâcher ses mots, dévoile les causes de cette inondation. Elles sont, selon lui, dues « au remplissage du marigot par les immondices des populations elles-mêmes. Tous les passages de l’eau étaient malheureusement bouchés par nos ordures. Ainsi, puisque l’eau n’a plus de passage, elle se force un passage », dit-il.

Habitant le même quartier, la victime Cheick Bathily explique le cas de leur famille : « Nous avons plus de 20 élèves chez nous qui ont tous perdu leurs effets. Nos chambres étaient transformées en marigot. Je suis boulangé et chef de famille, j’ai perdu tous mes vivres. Une de nos chambres s’est effondrée sur l’un de nos enfants qui va bien maintenant. Les matelas, armoires, téléphones, habits sont tous partis à l’eau. Pour se sauver, ici, certaines familles étaient obligées de sortir par la fenêtre pour se mettre à l’abri dans des familles voisines ».

Parlant de ce qui pourrait être la cause de ces inondations, Bathily accuse les populations pour leurs incivismes : « les passages de l’eau sont transformés en dépotoir d’ordures, et le peu d’espaces qui y restent est aussi vendu par les maires et construit par les mêmes populations », dit-il.

Dans le même quartier, nous avons découvert la destruction des étages par l’eau.

Cette inondation a causé une quinzaine de morts selon un communiqué du gouvernement.Après ce communiqué officiel, quatre autres corps ont été découverts par le CSREF de la commune V : (deux victimes de Kalaban-Coura et deux autres de Niamakoro).

À noter que ces problèmes d’inondation ne sont autre chose que les bouchages des passages d’eau par les ordures et le manque d’entretien des caniveaux remplis d’eaux usées et tant d’autres anormalités. Des pratiques qui ne se font par d’autres personnes que les citoyens eux-mêmes.

Mamadou Diarra

Le Pays

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