La série des panels de haut niveau organisés par la Chambre des Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) avec le soutien du Ministère de l’industrie et du Commerce, en marge de la 13ème édition de la Foire d’Exposition de Bamako (FEBAK), s’est poursuit le samedi 1er février 2020. sur le thème: « La problématique de l’industrie de la viande au Mali ». Il était animé par Mme Tabara Kéita, coordinatrice du PRODEVIM; Mme Ben Baba Jeamilla, promotrice d’abattoirs modernes à Kayes et le Dr Hamadoun Bocoum, représentant du Cabinet ITC. Les participants n’ont pas manqué de faire des propositions aux panélistes pour que le secteur sorte de l’ornière.
De l’avis de Mme Tabara Kéita, le Mali peut être un exportateur de viande. Seulement, dit-elle, la filière est sous exploitée, ce qui pousse à l’exportation sur pied du bétail. selon elle, la faiblesse de l’encadrement, le manque de pâturage, le manque d’eau, couverture sanitaire, non respects des normes, faiblesse de l’investissement public dans le sous-secteur avec 2% des dépenses publiques, sont entre autres difficultés aux quelles le secteur reste confronté. Ce programme est soutenu par le PNUD et l’ONUDI à hauteur de 2,470 milliards Fcfa. Pour la délimitation des parcours de bétails, elle a ajouté qu’il faut la traçabilité
Concernant l’amélioration de la transformation, Mme Tabara Kéita a rappelé la nécessité d’avoir 4 usines de transformation de la viande dans 4 régions du Mali d’ici fin 2020 : Bamako, Sikasso, Mopti et Gao. Un projet qui a été lancé depuis 2017.
Pour Mme Ben Baba Jeamilla Lahan, nous n’avons pas un bétail de qualité qui puisse nous permettre de concurrencer les pays comme l’Argentine. Tous les pays voisins, dit-elle, préfèrent les bétails sur pieds. Donc, ajoute Lahan, nous exportons les métiers y afférents. «Sans une volonté réelle de l’Etat, nous ne pouvons pas exporter la viande. Il faut des conventions de coopération entre le Mali et certains pays. Il y a trois ans que nous exportons, mais on n’arrive pas à travailler avec les boucher. On a pour objectif de faire 4 abattoirs dont l’une est fonctionnelle. L’une des usines est à l’arrêt, à cause du manque d’approvisionnement en bétails de qualité. J’ai une commande de 3 000 tonnes avec la Chine», a déclaré Mme Ben Baba Jeamilla Lahan.
Pour l’amélioration de la qualité de la viande du Mali, dit-elle, il faut signer des accords bilatéraux. Le secteur privé ne peut faire avancer seul avec seulement un investissement de 6 milliards et plus.
Dr Hamadoun Bocoum, représentant du Cabinet ITC, a insisté sur le fait que la bonne viande dépend de la qualité de la nourriture du bétail. Nous produisons pour aller chercher sur le marché des acheteurs. 2% pour l’Afrique sur le marché mondial. Il nous est presque impossible pour nous d’exporter vers le marché mondial. Sauf qu’en Afrique, c’est une économie souveraine », a regretté Bocoum. Et d’ajouter, «on ne peut pas faire la promotion des PME sans une banque d’investissement», dit Bocoum. Selon lui, pour l’alimentation du bétail, il faut une production d’échelle des productions fourragères. Le tourteau que nous produisons, dit-il, est trop gras pour donner de la bonne viande. «Il faut un ballet diplomatique. ISO 22 000 certification. Contrat autour de 150 000 têtes dans les zones d’intervention», conclu Bocoum.
Hadama B. Fofana
Source: Journal le Républicain- MALI