Suite à l’attaque de Boulkessi et Mondoro, le général-démissionnaire, Moussa Sinko Coulibaly a fait une déclaration déplacée incitant les soldats à renverser le pouvoir du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita par un coup d’État. Cette déclaration sur son compte twitter ne doit pas être tolérée, si l’on est dans un État sérieux. Etant donné que le coup d’État est condamné par la Constitution du 25 février 1992.
En effet, on se demande souvent s’il n’y a pas un pacte entre l’ex-junte et le président IBK. Sinon, c’est incompréhensible que de tel propos virulents contre le régime soit toléré. Ainsi, dans la nuit du 30 septembre dernier, les soldats maliens ont subi deux attaques terroristes qui ont causé la perte en vie de 38 soldats selon le bilan officiel, de nombreux blessés et des portés disparus sans oublier des dégâts matériels. Face à cette situation malheureuse qui a mis le pays en deuil national pendant trois jours, Moussa Sinko Coulibaly, général-démissionnaire a laissé lire sur son compte twitter ceci : « il est impérieux de mettre fin à ce régime incompétent pour abréger la souffrance du peuple ». Cette déclaration nous fait croire que l’ex-junte a toujours envie de commettre un coup d’État. Avec cette déclaration Moussa Sinko Coulibaly devrait être interpellé pour incitation au coup d’État, un acte très grave pour un pays surtout le nôtre qui a de la peine à sortir de la crise dans laquelle celui du 22 mars 2012 la plongé. Cet ancien ministre de l’Administration territoriale pendant la transition qui a ménagé beaucoup d’effort pour qu’IBK soit élu président de la République, veut aujourd’hui vaille que vaille le renversement du pouvoir d’IBK. Lorsque IBK a été investi président de la République, Moussa Sinko Coulibaly croyait être reconduit comme ministre notamment à un poste juteux, mais il a été nommé Directeur de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EMPABB). Déçu par cette nomination car difficile de voler ou détourner l’argent de cette école intercontinentale. Cet ex putschiste bombardé général de l’armée n’a pas eu d’autre choix que de démissionner en 2018 pour se lancer dans la politique en se portant candidat aux élections présidentiels. Dès lors il ne fait que proférer des propos insensés contre le président et son équipe dont il faisait partir. Il est à noter qu’à l’issue du premier tour des élections auxquelles il a participé, le général n’a eu que 0,95%. Du coup, il s’est joint aux autres opposants pour contester les résultats et va plus loin en annonçant la destitution d’IBK avant le 04 septembre le jour de son investiture pour son second mandat.
IBK, aucun putsch ne prévaudra au Mali
Par ailleurs, à la suite de cette déclaration, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita n’a pas hésité à répliquer à l’attaque du candidat malheureux Moussa Sinko Coulibaly, lors de sa rencontre avec la classe politique de la mouvance présidentielle. Face à ses hôtes, le président IBK a dit ceci : « Je tenais à vous dire cela et encore une fois, notre nation, aujourd’hui, plus que jamais, a besoin de solidarité, a besoin de se resserrer, n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch ». « Aucun putsch ne prévaudra au Mali, qu’on se le dise. Et je crois que cela n’est pas du tout à l’ordre du jour et nous ne saurons nous inquiéter. Mais je tiens à dire combien cela est absolument ignominieux, indécent dans les temps où nous sommes», a-t-il déclaré. En plus de cette réplique, le fils du président Bouba Keita a été le premier a qualifié les propos du général-démissionnaire d’indécents et de déplacés.
Que nous dit la loi sur des propos d’incitation au coup d’État
Ainsi, cette déclaration du général Moussa Sinko Coulibaly trouve sa sanction dans le code pénal à son chapitre consacré sur les crimes contre la sureté intérieure de l’État notamment les attentats et complots contre le gouvernement. Et l’article 45 de ce code stipule « L’attentat dont le but est soit de renverser par la force le gouvernement légal ou de changer la forme républicaine de l’Etat, soit d’inciter les citoyens ou les habitants à s’armer contre l’autorité, est puni de la peine de mort ou de la réclusion à perpétuité ou à temps ». Et de préciser que la tentative est punie comme le crime. De même, sa déclaration peut être comprise comme des menaces ou du chantage. Alors le code est aussi clair là-dessus. « Quiconque aura, par paroles, écrits, gestes ou signes conventionnels, menacé autrui d’un attentat contre sa personne qui serait punissable de la peine de mort ou de la réclusion, sera puni de six mois à trois ans d’emprisonnement », nous édifie l’article 222 du même code. Il en ajoute ainsi que si les menaces ont été faites avec ordre ou sous condition, la peine sera de un à cinq ans d’emprisonnement. Au demeurant, la Constitution du 25 février 1992 condamne avec la dernière rigueur le coup d’État. Pour cette raison, elle énonce dans son article 121 que le fondement de tout pouvoir en République du Mali réside dans la Constitution. La forme républicaine de l’Etat ne peut être remise en cause. Le peuple a le droit à la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l’Etat. « Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien », nous éclaire-t-il.
B. KONE
journalfondement@gmail.com
Le Fondement