Initialement prévues pour octobre prochain, les élections communales couplées aux élections régionales sont sur le point d’être reportées jusqu’en 2015. Conformément au souci du gouvernement de prendre en compte tous ceux qui sont en droit de voter, notamment les citoyens qui sont devenus majeurs entre temps et les Maliens de l’extérieur qui n’avaient pus voter lors des scrutins passés (présidentielle et législatives) pour des problèmes d’organisation. Consultée, la Délégation Générale aux Elections (DGE) a laissé entendre qu’il faudra compter, au bas mot, 9 mois, le temps que doivent prendre techniquement les opérations de révision des listes électorales.
L’Assemblée devrait être mise à profiter pour modifier le Code électoral afin de permettre de proroger, une deuxième fois, le mandat des Conseils communaux et être en conformité avec la loi. Mettre une délégation spéciale à la tête de chacune des 703 communes que compte le Mali nous renverrait devant un scénario inextricable. En clair, il relèverait des douze travaux d’Hercule. C’est ce qui ressort, entre autres, de la rencontre que le président de la Commission Nationale Electorale (CENI) Mamadou Diamoutani a eue avec les responsables des médias, mardi 24 juin, au siège de l’institution à Korofina. Le président Diamoutani était, pour la circonstance, entouré de certains responsables de la CENI.
Le président de la CENI a saisi l’occasion pour faire, par le menu, l’historique de son institution à la lumière de la grave crise – coup d’Etat et occupation du septentrion – qu’a connue notre pays et qui n’a pas manqué, on l’imagine, de chambouler le processus électoral. Faisant la jonction avec l’actualité récente qui n’a pas ménagé son institution, le président de la CENI a déploré la propension des partis politiques à considérer la CENI comme leur seule propriété, alors que l’institution chargée de la supervision des élections, créée par Décret présidentiel, comprend aussi en son sein les représentants de la société civile.
En tout cas, c’est l’impression qu’ils ont donnée à lui président de la CENI en traitant son institution pratiquement en paria obligé de raser les murs. La CENI est certainement victime des manœuvres politiciennes des partis politiques ballotée qu’elle est comme un fétu de paille dans une tempête.
Espérons que la prochaine réunion du Cadre de concertation gouvernement- partis politiques où sont représentés, outre l’Etat, les politiques et les organes de gestion du processus électoral que sont la DGE et la CENI, prévue pour le 3 juillet, donnera l’occasion aux décideurs de régler définitivement la question du statut de la CENI en conciliant la nécessité de respecter la loi et celle d’économiser les maigres sous de l’Etat. Elle devrait permettre aussi de régler définitivement le sort des élections communales et régionales couplées.
Yaya Sidibé