Décidément, on a l’impression que le revers subi par l’armée lors des événements du 17 au 21 mai, a semé le doute dans la tête des plus hautes autorités du pays qui, de peur de revivre un autre revers, ont plutôt instituer une armée «championne du respect du cessez-le-feu».
Du coup, c’est l’inaction qui s’est installée dans les rangs des forces de défense à répondre aux différentes provocations et attaques des groupes rebelles. Et ce sont les populations qui en payent un lourd tribut.
Aujourd’hui, l’ambition de la Minusma à signer un accord bidon avec les bandits du Mnla, à l’insu de nos autorités, n’étonne guère personne. Car, nos autorités ont assigné notre armée au respect strict du cessez-le-feu. Cette armée, censée protéger les populations contre les agissements du Mnla, est plutôt cantonnée et assiste impuissamment aux souffrances des populations.
En effet, tout dernièrement, ce sont les populations du village de Kano, dans la région de Tombouctou, qui ont été victimes d’enlèvements de la part des bandits armés. De même, les villes sous contrôle des Fama n’échappent pas aux attaques de ces bandits du Mnla. Et à chaque attaque, les Fama se contentent uniquement de riposter et n’ont pas le droit de détruire certaines positions des groupes ennemis.
Aujourd’hui, les populations des villes du Nord sont en train de payer un lourd tribut, du fait de la non-présence des Fama sur le terrain. Le respect du cessez-le-feu a diminué le volume des patrouilles de l’armée, laissant les bandits se pavaner librement dans la nature. Les milices pro-Mali, décidées à contrecarrer les velléités sécessionnistes des bandits du Mnla, ne peuvent pas être partout à la fois.
Donc, il urge pour les Fama de reprendre certaines positions stratégiques pour sécuriser les populations et leurs biens. Pour ce faire, cette armée en phase de restructuration doit vaincre le doute et se mettre en confiance en violant, si nécessaire, le cessez-le-feu pour apporter assistance aux populations. Puisque ces bandits du Mnla ne comprennent que le langage des armes, c’est aux Fama de faire usage de la force pour assurer l’intégrité du territoire national.
Bien que les pourparlers inter-maliens soient salutaires pour le retour de la paix, la véritable paix ne peut venir toute seule et s’imposera, en cas d’échec de ces pourparlers, par l’usage des armes. Car, ces bandits n’ont rien à faire des accords de paix. D’ici l’adoption de la loi de programmation militaire, l’armée doit sortir de son immobilisme et de sa léthargie pour faire renaître l’espoir dans les cœurs des populations.
Pachi TRAORE
Source: l’Oeil