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Implosion de l’Adema-Pasj : Dramane Dembélé pour sauver les meubles

Rappelons que notre peuple, organisé dans des associations, a porté un coup fatal à l’apache régime de Moussa Traoré. Au nombre de ces associations, on peut compter l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA-Association), le Congrès national d’Initiative et démocratique (CNID-Association), l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), l’Association malienne des Droits de l’homme (AMDH). A la chute du régime de Moussa, tout comme le CNID-Association, l’ADEMA-Association s’est muée en parti politique dénommé Alliance pour la démocratie au Mali- Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ).

A la chute du régime de Moussa Traoré, l’ADEMA a investi les villes et campagnes du Mali, non sans raisons:

– Premièrement, lorsque les politiciens ont compris que les jours du règne de Moussa étaient désormais comptés, ils l’ont lâché. Dans cette fougue, bien de gens ont rejoint les rangs de l’ADEMA-Association. Comme pour dire que dans leur fuite en débandade pour se sauver de l’orage qui s’approche, bien de politiciens englués dans le moule de l’Union démocratique  du peuple malien (UDPM) ont préféré se mettre à l’abri sous le parapluie de l’ADEMA-Association.

– Ces anciens militants et responsables UDPM étaient partout au Mali, dans les hôpitaux, les écoles des villes et campagnes. Là, ils étaient perçus depuis le règne Moussa comme les représentants du pouvoir. A cet effet, ils avaient la parfaite maîtrise des populations.

– Par ailleurs, bien des cadres UDPM étaient des enseignants. En masse, ils ont érigé l’ADEMA-Association en ‘’parti politique‘’. C’était le 25 mai 1992. Une idée fallacieuse n’avait cessé d’engluer les esprits dans les coins et recoins du Mali: «Alpha est enseignant, s’il est à la tête du pays, l’école malienne se relèvera du gouffre».

– De façon opportuniste, Alpha a saisi l’occasion pour sillonner tout le territoire national.

– Le pouvoir militaire ayant ratatiné la dignité de notre peuple, le saint auquel a dû se vouer ce peuple n’était donc autre que l’enseignant Alpha Oumar Konaré, quand bien même il n’était pas l’artisan essentiel de la chute de Moussa Traoré, bien au contraire !

– L’élection de 1992 a porté Alpha à la tête de la République du Mali le 8 juin.

Lénine a coutume de dire que c’est dans les coulisses que se jouent  les affaires les plus sérieuses du pays.

Que s’est-il donc passé entre ATT (président de transition) et Alpha Oumar Konaré (qui n’était pourtant pas le président de l’ADEMA-PASJ). Rappelons en passant que son président était Abdrahamane Baba Touré. Quel rôle celui-ci a joué en faveur d’Alpha ? Qu’est-ce que ATT et Alpha se sont-ils dit réellement pour le fauteuil présidentiel de Koulouba ?

Tout compte fait, le constat fut que Alpha a remis le pouvoir à ATT au terme de son second mandat à la tête du pays. Mais pour ce faire, de l’eau a coulé sous le pont politique au Mali. ATT ne relevait d’aucune formation politique. Pourtant, il a gagné la présidentielle sous le nez de l’ADEMA.

Certainement, ce parti qui était considéré  par bien de gens comme le deuxième grand parti politique africain après le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela a été cassé, phagocyté par Alpha Oumar Konaré.

Rappelons au passage que bien de «parti» politiques sont sortis des entrailles de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la Solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) en l’occurrence le MIRIA de feu Mamadou Lamine Traoré, le Rassemblement Pour la Mali (RPM) de Ibrahim Boubacar Keïta (ancien Premier ministre de Alpha et actuel président de la République), l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaïla Cissé, l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convention des Forces patriotiques (ASMA-CFP) de Soumeylou Boubèye Maïga, Yèlèma de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Ces derniers temps, des responsables de l’ADEMA étaient dans des conciliabules  avec tous les oiseaux à la recherche d’une forteresse politique.

C’est ainsi que le choix de l’abeille solitaire est tombé sans surprise pour qui connaît l’opportunisme politique de bien de cadres de ce parti. C’était à l’issue  de la 3èmeconférence nationale extraordinaire du parti tenu à l’hôtel Maeva. IBK sera soutenu par l’ADEMA!, du moins selon le vœu pieux de certains responsables de ce parti. En tout état de cause, certains ont choisi de prêter main forte à Soumaïla Cissé de l’URD.

Certains responsables de l’ADEMA ont ainsi accepté de fractionner une fois de plus le parti pour renforcer la Convention de la majorité présidentielle. Mais comme on le dit souvent, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu.

En tout cas, Dramane Dembélé et Kalfa Sanogo ont décidé de mener la fronde contre cette décision du Comité exécutif  de soutenir IBK. Advienne que pourra ! En tout état de cause, Dramane Salif Dembélé entend sauver les meubles de l’ADEMA pour ce qui y reste. Son investiture a eu lieu, le vendredi 25 mai, un jour mémorable pour toute l’Afrique combattante. Sera-t-il à la hauteur de son ambition ? Seul le temps nous édifiera. Pour l’heure, notons que le candidat Dramane Dembélé s’était donné pour gage entre autres:

– ‘’Le courage de repartir qui donne la force à la réhabilitation de notre serment d’être ensemble, par houles et tempêtes’’.

– ‘’La République est une créature constitutionnelle à incarnation humaine variable. Les hommes passent, mais ses piliers résistent au temps et puisent leur vigueur dans l’effort conjugué des générations successives à consolider ses acquis’’.

– ‘’La baisse de régime de notre économie nous donne matière à réflexion sur la nécessaire solidité de notre infrastructure institutionnelle, sociale et économique.’’

Il convient de dire que notre pays se trouve dans l’impasse. La crise est si profonde qu’il est indispensable de mettre tous les routards de la politique politicienne à l’écart de la nouvelle marche de notre pays qui a trop souffert et continue à saigner.

Pour ce faire, seules les concertations nationales serviront bien notre peuple. Des politiciens sans vergogne ont sucé et continuent à sucer le sang de notre peuple travailleur. Si ce sont ces mêmes gens qui doivent se remettre en selle, ce serait une autre trahison de la cause de ceux et de celles de nos enfants et de nos femmes qui ont sacrifié leur vie lors des événements de 91 et tous ceux qui sont tombés sur le champ de l’honneur, avant et après le 26 mars 1991, pour l’avènement d’un Mali nouveau débarrassé de la racaille de sangsues de notre peuple travailleur.

Que l’ADEMA soutienne la candidature de IBK, c’est pour sauver des intérêts strictement privés de quelques responsables du parti de l’abeille solitaire. Le soutien «indéfectible» de Tiémoko Sangaré à IBK ne saurait surprendre tout Malien qui a suivi l’homme, quitter l’ADEMA-PASJ pour le MIRIA de Mamadou Lamine Traoré avec un mandat électif, pour ensuite revenir dans le même parti et devenir son président. Combines politiciennes quand vous- nous tenez !

On nous dit souvent qu’en toute chose il faut considérer la fin. Le Mali se libérera de ce carcan politicien qui assassine l’espoir de tout un peuple.

Pour ce faire, Modibo Keïta instruit toujours les générations montantes: «Lorsque les propriétaires deviennent des observateurs, c’est le festival des brigands.»

Enfin, disons avec juste raison que les mêmes politiciens qui se remplacent aux différents postes de responsabilité  de notre pays sont entièrement responsables de la déconfiture de ce pays. Il n’y a pas un secteur de la vie nationale, où l’on enregistre le moindre mieux-être pour nos masses laborieuses.

La jeunesse malienne doit se rendre à l’évidence que ces politiciens  qui parlent à son nom sont responsables de cette décadence du Mali. Ils ne sauraient servir la cause supérieure du même pays, il ne faut pas se faire des illusions.

Comme le disait Albert Einstein: «Si nous avez un problème et que vous comptez sur la classe politique pour le résoudre à votre place, vous avez deux problèmes: on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.»

Notre problème est un problème de système politique et non d’hommes. C’est plus que pour une question d’alternance. La classe politique actuelle ne peut servir notre peuple travailleur.

Fodé KEITA

 

Source: Inter De Bamako

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